Pour financer sa restauration, Notre-Dame de Paris se tourne vers le mécénat américain

La restauration de la cathédrale de Paris a commencé. Pour financer les 60 millions d’euros nécessaires, un appel au mécénat se lance aux Etats-Unis.

 

Les travaux de Notre-Dame de Paris dureront dix ans (Crédit Photo : Nicolas von Kospoth)

Dimanche, André Finot, directeur de de la communication de Notre-Dame de Paris et Michel Picaud, président de la fondation Friends of Notre-Dame de Paris, s’envolaient vers New York, afin de trouver de généreux mécénats pour financer les importants travaux de la cathédrale, car l’État ne peut y parvenir seul, le budget s’élevant à 60 millions d’euros.

Les Américains  aiment Paris et la France et connaissent beaucoup Notre-Dame à travers le Bossu de Notre-Dame. Mais ils sont aussi très marqués par le souvenir des Jeeps US à la Libération devant le parvis de la cathédrale », confiait Michel Picaud à nos confrères du Parisien.

Prévus sur dix ans, les travaux commenceront en priorité par la flèche centrale, qui culmine à 96 mètres de haut et un des arcs-boutant, à l’arrière de la cathédrale. Ces deux chantiers ont déjà commencé.

Guillemette de Préval

Les Etats-Unis quittent l’UNESCO

Les Etats-Unis décident de se retirer de l'UNESCO Crédits Photo : Libre de droit
Les États-Unis décident de se retirer de l’UNESCO
Crédits Photo : Libre de droit

Les États-Unis ont annoncé qu’ils se retiraient de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), accusant l’institution d’être « anti-israélienne ». Une décision qui sera effective à partir du 31 décembre 2018, conformément aux statuts de l’Unesco.

Washington avait déjà prévenu début juillet de son intention de réexaminer ses liens avec l’Unesco. En cause la décision de l’institution de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, comme « zone protégée » du patrimoine mondial. Cette décision, qualifiée « d’affront à l’Histoire », « discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable », avait alors déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley.

« Cette décision n’a pas été prise à la légère. Elle reflète les inquiétudes des États-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation et ses partis pris anti-israéliens persistants » a ajouté le Département d’État.

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis prennent leurs distances avec l’Unesco. Ils s’en étaient déjà retirés en 1984. En cette époque de guerre froide l’institution de l’ONU était considérée par les Républicains au pouvoir comme étant trop lourde, trop administrative, trop politisée et surtout trop « communiste ». Il faudra attendre 2003 pour les voir réintégrer l’Unesco. Mais depuis 2011 les États-Unis, grand allié d’Israël, avaient arrêté de participer à son financement après que l’agence ait admis les Palestiniens parmi ses États membres.

Les États-Unis souhaitent tout de même garder un statut d’observateur, a précisé le Département d’État dans un communiqué. Ceci permettrait de continuer d’apporter la « vision » et « l’expertise » américaines « sur certains dossiers importants gérés par l’organisation », notamment « la protection du patrimoine mondial, la défense de la liberté de la presse » et la promotion des sciences et de l’éducation.


La directrice générale de l’Unesco Irina Bokova a très vite réagit et affirme « regretter profondément » le retrait américain. « L’universalité est essentielle à la mission de l’Unesco pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l’Homme et de la dignité humaine ».

Sarafina Spautz

L’affaire Weinstein devient politique

La liste des victimes d’Harvey Weinstein grossit chaque jour. Le producteur américain est accusé par des nombreuses actrices de viol et de harcèlement sexuel. Sa proximité avec le Parti démocrate donne une tournure politique au scandale.

Angelina Jolie, Emma de Caunes, Gwyneth Paltrow, Léa Seydoux et nombreuses autres. Elles déclarent toutes avoir été agressées ou harcelées sexuellement par Harvey Weinstein, cofondateur du studio Miramax et de la Weinstein Company.  Mais aux côtés du roi d’Hollywood, c’est le Parti démocrate qui se retrouve sur la sellette. Les républicains accusent les démocrates d’avoir tardé à dénoncer les actes du producteur, l’un des donateurs de leur parti. Mercredi dernier, le Comité national républicain a publié cette vidéo sur son site, demandant aux démocrates de « rendre l’argent sale d’Harvey Weinstein ».

Plusieurs sénateurs démocrates ont commencé à rembourser l’argent obtenu grâce au producteur par le biais de versements faits aux organisations caritatives ou de défense des droits des femmes. La direction du parti a annoncé, quant à elle, vouloir rendre une partie des sommes reçues au fil des années.

Un donateur puissant

Depuis plusieurs décennies, Harvey Weinstein et ses contacts étaient incontournables pour les candidats à l’élection présidentielle démocrates. Son rôle en tant que donateur individuel était réduit par la loi américaine mais l’étendue de son réseau était essentielle au Parti.  « Les donations personnelles sont limitées aux Etats-Unis, ces sommes ne sont pas énormes. Harvey Weinstein n’a contribué à la campagne d’Hilary Clinton qu’à la hauteur des quelques milliers de dollars. Mais il jouait un rôle bien plus important, celui de l’organisateur des levées des fonds lors desquelles on arrive aux millions de dollars. Il avait plus un rôle de collecteur que de donateur », explique Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire et spécialiste de la politique américaine. En 2012, le producteur organise chez lui une levée de fonds en présence de Barack Obama et de grandes personnalités d’Hollywood. Le prix d’entrée : une trentaine de milliers de dollars.

Le silence des démocrates à la suite de révélations sur Harvey Weinstein a été trop long selon les républicains. « Ecoeuré! », a réagi Barack Obama mercredi, six jours après l’apparition de premiers témoignages de victimes. Hillary Clinton, dont l’un de sujets clefs de la campagne était le féminisme, n’a commenté la situation qu’après cinq jours. Mardi, elle s’est dite « choquée et consternée ». Pour les Républicains, cette réaction vient trop tard. Kellyanne Conway, conseillère de Donald Trump dénonce ce comportement dans un tweet publié mardi: « Hillary a mis 5 minutes à accuser la NRA (National Rifle Association) après la fusillade de Las Vegas, mais 5 jours pour dénoncer plus ou moins les agressions sexuelles commises par Harvey Weinstein ». 


Selon Corentin Sellin, cette réaction tardive de Hilary Clinton est le résultat de la nature des liens entre les membres du parti et les fortunés. « Elle est empêtrée dans ces relations ‘je te tiens, tu me tiens’, ces relations entre les donateurs et les hommes politiques ».

Quelles conséquences pour les démocrates ?

Le scandale de Harvey Weinstein pourrait amorcer un changement dans le fonctionnement du parti démocrate. « Les démocrates étaient déjà dans le débat sur le problème de cette vieille génération qui ‘a vendu son âme’ auprès des grands donateurs et qui n’arrive pas à passer la main à la jeunesse. Chez les jeunes membres du parti il y a une aspiration pour un financement plus transparent, pour plus d’indépendance », analyse Corentin Sellin. L’affaire Weinstein pourrait jouer un rôle de catalyseur pour ces processus de renouvellement de générations et de la mise en pratique de la transparence au sein du Parti démocrate.

Malgo Nieziolek

Le rap US fait front contre Donald Trump

Dans une vidéo postée mardi à l’occasion de la cérémonie des BET Hip-hop awards 2017, le rappeur Eminem s’en est pris à Donald Trump. Avant lui, d’autres rappeurs américains avaient déjà critiqué publiquement leur président.

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Capture d’écran YouTube

« Voici une tasse de café extrêmement chaude. Devrais-je la verser sur Donald Trump ? ». Dès les premières phrases de la vidéo, la légende de Détroit fait bien comprendre qu’elle ne va pas y aller en douceur. A l’occasion des BET Hip-hop awards 2017, une cérémonie qui récompense les artistes issus des minorités ethniques, Eminem a créé la surprise en dégainant un freestyle a cappella intitulé « Cypher ». Pendant plus de quatre minutes, il enchaîne les attaques à l’encontre de Donald Trump.

A l’image, il semble excessivement nerveux, comme habité par son texte, voulant en découdre. Dans son texte, il décrit le président américain comme un « kamikaze qui va probablement causer un holocauste nucléaire ». Crise nord-coréenne, violences raciales, Puerto Rico… tous les sujets y passent et les critiques s’accumulent : « Il obtient une énorme réaction quand il attaque la NFL (ligue de football américaine, NDLR), et nous ne nous concentrons que sur ça au lieu de parler de Puerto Rico ou du contrôle des armes dans le Nevada. Toutes ces horribles tragédies et il s’ennuie. Il préfère déclencher un scandale sur twitter avec les équipes de football. Puis il dit qu’il veut baisser les impôts. Mais qui va payer pour ses extravagants voyages familiaux entre son golf et son manoir ? ».

« Un kamikaze qui va probablement causer un holocauste nucléaire. « 

Avec plus de quatre millions de vues en à peine 24h, le buzz est réussi et les réactions sont nombreuses. La plus symbolique est le message de soutien de Colin Kaepernick, joueur de football américain qui est à l’origine des agenouillements durant l’hymne nationale américain. Un joueur que Donald Trump avait insulté de « fils de pute ».

Eminem n’est pas le premier à s’opposer à Trump

Cette prise de position franche à l’encontre du président des Etats-Unis n’est pas la première de la part d’un rappeur américain. Un temps glorifié par certains d’entre eux pour son côté bling-bling assumé et sa personnification du rêve américain, Donald Trump n’est désormais plus en odeur de sainteté dans le monde du hip-hop. Certains n’hésitent plus à utiliser leur renommée et leur influence sur une partie de la société américaine pour faire passer leur message et dénoncer les dérapages racistes du président américain. Avant Eminem, d’autres rappeurs avaient déjà publiquement exprimé leur critique dans des clips vidéo.

YG – « FDT (Fuck Donald Trump) »

La charge la plus flagrante envers Donald Trump est l’oeuvre du rappeur YG qui a publié un morceau « FDT (Fuck Donald Trump) » en avril 2016. Un morceau qui lui avait d’ailleurs causé de nombreux problèmes. Le rappeur californien aurait été intimidé par les Services Secrets, qui auraient menacé de retirer son album des étals s’il osait évoquer l’ex-candidat à la Maison Blanche sur l’une de ses chansons. Il avait été demandé à sa maison de disque qu’elle dévoile les textes de ses titres avant la sortie officielle de l’album.

G-Easy et Macklemore – « FDT Part. 2 »

Les deux artistes ont collaboré sur un morceau baptisé « FDT Part 2 », suite du « FDT (Fuck Donald Trump) » de YG, dans lequel ils n’hésitaient pas à tirer à boulets rouges sur Trump et son entourage. Quand G-Easy se posait la question de savoir comment l’homme politique avait pu arriver si loin dans les sondages « J’ai une question… / Comment tout ceci a t-il commencé ? / Un meeting de Trump donne l’impression de voir Hitler à Berlin / Ou de voir le KKK », Mackelmore lui, ironisait d’un « T’es devenu riche parce que ton papa t’as financé ».

Mac Miller

Un cas un peu particulier que celui du rappeur Mac Miller. En 2011, il avait sorti le morceau « Donald Trump » dans lequel il s’est amusé à glorifier le type de vie de Trump. La musique est un énorme succès et cumule à ce jour plus de 75 millions de vues sur YouTube. Au début, l’homme d’affaires se disait fan et avait même qualifié Mac Miller de « nouveau Eminem ». Mais une fois la chanson élevée au rang de platine, Trump a menacé d’attaquer le rappeur en justice pour l’usage abusif de son célèbre nom. Désormais, le rappeur originaire de Pittsburg est un anti-Trump convaincu et n’a pas hésité à s’opposer à lui en critiquant sa campagne, puis ses décisions qui sont, selon lui, basées sur le racisme et la haine des minorités.

Clément Dubrul