Les ouragans vont-ils frapper aux portes de l’Europe ?

L'ouragan pourrait provoquer une montée des eaux de 4 mètres à certains endroits -Images/AFP
L’ouragan pourrait provoquer une montée des eaux de 4 mètres à certains endroits – Images/AFP

Seulement un an après le passage de l’ouragan Irma, la Floride se retrouve une nouvelle fois dans l’œil du cyclone. Récemment passé en catégorie 4 sur une échelle de 5, l’ouragan Michael qualifié « d’extrêmement dangereux » rejoindra le sud-est des Etats-Unis dès mercredi soir. 120.000 personnes sont concernées par les mesures d’évacuation du pays. Un phénomène d’une ampleur inédite qui se multiplie et pourrait bientôt concerner le continent européen.

« C’est la tempête la plus dévastatrice ayant touché la Floride depuis des décennies », affirmait ce mardi Rick Scott, gouverneur républicain de la Floride à propos de l’ouragan Michael. Après que le président Donald Trump a déclaré l’état d’urgence, le cyclone se dirige à présent vers le sud-est des Etats-Unis et devrait rejoindre les côtes dans la soirée de mercredi. C’est le 7ème événement météorologique de cette ampleur qui survient dans l’Atlantique nord en 2018. Une prolifération d’ouragans qui, avec l’accélération du réchauffement climatique, pourrait bien impacter l’Europe dans un futur proche.

Des ouragans de plus en plus violents

Il y a plus d’un an, la Floride était durement touchée par Irma et engendrait la mort de 134 personnes. Avec des rafales de vents de 210 km/h et une montée des eaux de 4 mètres par endroits, Michael pourrait être tout aussi destructeur. Le réchauffement climatique, désormais au centre de tous les débats, nous interroge sur la prolifération de tempêtes aux quatre coins du globe. Pierre Huat, météorologue chez MeteoGroup rassure. « Il n’y aucun signe statistique d’augmentation du nombre de phénomènes cycloniques (ouragans, cyclones, typhons) à la surface de la planète. Pour exemple, nous avons observés l’an dernier 18 phénomènes sur l’Atlantique. C’est plus qu’en 2016 mais moins qu’en 2012 », précise-t-il.

En revanche, bien que le sujet soit encore l’objet de débats scientifiques, les ouragans majeurs pourraient à l’avenir être de plus en plus puissants. « L’eau des océans se réchauffe de façon globale. Hors, ces eaux sont l’un des ingrédients moteurs de la puissance des phénomènes cycloniques. Donc, avec plus de chaleur dans les océans, la puissance des ouragans sera plus forte », explique le météorologue. Une hypothèse cependant nuancée par Jérôme Lecou, météorologue à Météo France. « Le réchauffement climatique n’est qu’une des raisons qui explique l’apparition d’ouragans violents. Il y a d’autres paramètres à prendre en compte comme les Alizés ou certaines convergences de vents. »

L’Europe, bientôt dans l’œil du cyclone ?

Enfin, quel sort pour le climat européen ? En septembre 2017, de nombreuses spéculations avaient émergées sur une possible arrivée de l’ouragan Jose sur le sol français. Toutes infondées. Même dans un futur où le réchauffement climatique serait d’une importance capitale, Pierre Huat est catégorique : il est impossible qu’un phénomène de l’ampleur de Michael se produise en Europe. « On considère qu’il faut une très grande surface d’eau à plus de 26°C pour qu’un ouragan se forme. Hors, dans nos contrées, même avec le réchauffement climatique, les eaux de l’Atlantique restent trop froides pour héberger un cyclone. »

Il en va de même pour les surfaces plus petites comme les mers intérieures. « En méditerranée, la mer atteint parfois la température nécessaire, mais sur des zones bien trop exigües. Nous observons toutefois depuis quelques années la formation de Medicanes, qui sont des manifestations hybrides entre nos dépressions habituelles et les phénomènes cycloniques. Mais elles n’atteignent jamais la puissance d’un ouragan tel que Michael. »

Nicolas Quénard

L’ouragan Michael touchera la Floride dans la journée

L’ouragan qualifié de « potentiellement meurtrier » par le Centre national des ouragans américain se dirige actuellement vers la Floride. Près de 2500 soldats de la garde nationale sont mobilisés pour venir en aide aux habitants qui n’ont pas évacué la zone.
Des Floridiens regardent l'ouragan approcher de la côte à Panama City Beach, le 9 octobre 2018. Crédit photo : Brendan Smialowski / AFP
Des Floridiens regardent l’ouragan approcher de la côte à Panama City Beach, le 9 octobre 2018. Crédit photo : Brendan Smialowski / AFP

« Si vous vous trouvez dans une zone d’évacuation, je vous empresse de partir MAINTENANT. Ne risquez pas votre vie ou celles de vos proches – partez maintenant. » C’est l’appel lancé sur Twitter cette nuit par le gouverneur de Floride, Rick Scott, à l’approche de l’ouragan Michael.

Elevé ce matin à la catégorie 4 sur une échelle de 5, l’ouragan devrait toucher les côtes de la Floride dans la journée. Des rafales de 210 km/h sont attendues, ainsi qu’une montée du niveau de la mer de quatre mètres à certains endroits. Soit « la plus puissante [tempête] en plus de cent ans », avertissent les services d’urgence de l’Etat sur Twitter.

Le Centre national des ouragans (NHC) a alerté sur son caractère « potentiellement meurtrier ». « L’ouragan Michael est un événement sans précédent, il ne peut être comparé à aucun de ceux que nous avons connus », considèrent les services météorologiques floridiens.

Un ordre d’évacuation a été lancé et 2500 soldats de la garde nationale sont mobilisés. « N’oubliez pas qu’on peut reconstruire votre maison, mais pas vous ramener à la vie », a insisté Rick Scott sur twitter, en anglais et en espagnol.

Depuis lundi, les files s’allongent devant les stations essence quand d’autres se munissent de sacs de sable pour protéger leurs habitations. Les autorités craignent des coupures d’électricité dues à la chute d’arbres sur les lignes.

L’ouragan pourrait ensuite se diriger vers la Georgie et la Caroline du Nord et du Sud. Il y a un mois, un autre ouragan avait déjà frappé ces deux derniers Etats. Il avait entraîné la mort d’une quarantaine de personnes et coûté plusieurs milliards de dollars en dégâts matériels.

Des militants de Greenpeace tirent un feu d’artifice dans une centrale nucléaire

Le feu d'artifice allumé à la centrale de Cattenom. / Crédit : Nicolas Chauveau / Greenpeace
Le feu d’artifice allumé à la centrale de Cattenom. / Crédit : Nicolas Chauveau / Greenpeace

Des militants de l’organisation écologiste se sont introduits, jeudi matin, sur le site d’une centrale en Moselle afin d’y lancer un feu d’artifice. L’opération visait à dénoncer la faible sécurité entourant les centrales nucléaires françaises.

 

Une quinzaine de militants de Greenpeace se sont introduits ce jeudi matin dans la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle et y ont allumé un feu d’artifice à proximité des bâtiments. L’objectif revendiqué par l’organisation : «Dénoncer la fragilité et l’accessibilité de ces bâtiments pourtant chargés de radioactivité».

 

 

L’intrusion sur le site de Cattenom fait suite à la publication, mardi 10 octobre, d’un rapport alarmiste de Greenpeace sur la sécurité des centrales nucléaires françaises face aux actes de malveillance. Les résultats du rapport sont tellement alarmants que l’ONG a décidé de ne publier qu’une version allégée, pour ne pas donner de mauvaises idées à de potentiels terroristes.

A lire aussi : http://celsalab.fr/2017/10/12/av-feu-dartifice-sur-la-centrale-de-cattenom-petard-mouille-ou-veritable-alerte/

Les auteurs du rapport se disent notamment inquiets concernant « les piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés. Alors qu’elles peuvent contenir le volume de matière radioactive le plus important au sein des centrales, ces piscines sont très mal protégées. » C’est donc la piscine de la centrale de Cattenom que les militants de Greenpeace ont choisis de cibler, pour alerter l’opinion publique quant à la faible protection dont elle dispose.

 

« Pas d’impact sur la sûreté des installations »

 

Deux heures après l’opération coup de poing, les militants ont été interpellés par les forces de police. Huit ont été arrêtés dans le calme. EDF, qui exploite la centrale, a réagi sur Twitter pour contredire Greenpeace, qui affirme avoir atteint la piscine de la centrale.

 

Georges Bos, directeur de cabinet du préfet de la Moselle, a confirmé la version d’EDF. Il a affirmé lors d’une interview avec Reuters que les militants de Greenpeace, placés en garde à vue, n‘avaient eu le temps de franchir qu‘une première enceinte et « n’ont approché aucune partie sensible du site ».

Jeudi matin, les employés de la centrale ne pouvaient pas entrer sur le site.

 

– Jean-Gabriel Fernandez