L’OCDE prévoit une croissance mondiale

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a annoncé ce lundi des prévisions de croissance pour l’année 2021. Elle prévoit une croissance de 5,8 % pour l’ensemble du monde malgré de fortes inégalités entre États. 

L’organisation de coopération et de développement économique prévoit une croissance mondiale de 5,8%.© Mauro Sbicego/Unsplash

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a fait part le 31 mai de ses prévisions de croissance pour l’année 2021, qui révèlent des chiffres impressionnants et rehaussés par rapport aux estimations antérieures.

Alors que la pandémie de coronavirus se résorbe dans de nombreux États grâce à la vaccination, les économies reprennent peu à peu leur souffle. Le monde devrait connaître une croissance de 5,8 % en 2021 d’après l’organisme qui regroupe trente pays pour la plupart très développés.

En ce qui concerne la France, l’OCDE prévoit également une croissance importante, à hauteur de 5,8 % en 2021 puis 4 % en 2022. Ce matin, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, affirmait par ailleurs son désir de maintenir cette prévision au-dessus de 5 %. Pour la zone euro, l’OCDE annonce une croissance de 4,3 %.

Les perspectives de croissance dans le monde pour 2021 d’après l’OCDE.

De fortes inégalités

L’OCDE a cependant mis en garde contre une rechute de l’économie en raison de la persistance de « vents contraires ». Elle s’inquiète en particulier de la vaccination trop lente dans les pays les plus pauvres de la planète et de la nervosité des marchés financiers.

Dans son bilan, l’organisme explique également que la croissance entre les pays du monde, bien que globalement élevée, devrait être très inégalitaire. Ce sont en effet les pays qui vaccinent le plus vite qui verront leur économie décoller le plus rapidement, comme par exemple aux Etats-Unis où la campagne de vaccination est très avancée, accompagnée d’un plan de relance historique. La vaccination permet en particulier la hausse des emplois dans plusieurs secteurs comme la santé et le tourisme, entraînant une accélération des déplacements de populations.

Joséphine Boone

La croissance économique française devrait atteindre 0,3% au deuxième trimestre

L’économie française a résisté au ralentissement mondial, sans toutefois atteindre le niveau espéré par certains économistes. / Crédit : Pixabay

La croissance économique devrait attendre 0,3% au deuxième semestre en France selon une première estimation de la Banque de France, soit un niveau similaire à celui des trois premiers mois de 2019. Cette hypothèse, publiée aujourd’hui est basée sur l’enquête mensuelle de conjoncture réalisée par la Banque de France auprès des chefs d’entreprises. Elle est en accord avec la dernière prévision de l’Insee, publiée le 19 mars.

Jeanne Seignol

La mondialisation, c’est bientôt terminé ?

Les échanges internationaux connaissent un ralentissement ces dernières années. Pour certains économistes, ce ralentissement n’est qu’un retour à une période plus calme.

La célèbre pizza napolitaine a été inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco le 7 décembre. Les Italiens ont obtenu la protection de la recette traditionnelle de la pizza. Une façon de lutter contre la mondialisation de ce plat que certains mangent à l’ananas! Une aberration pour bon nombre de Napolitains.

La mondialisation a transformé la pizza comme l’ensemble des économies nationales. Ce qui désigne les échanges de biens, de services, de capitaux et de personnes à l’échelle internationale, a engendré une spécialisation des économies nationales. Car, chaque pays est devenu un maillon de la chaîne dans la production internationale. Par exemple, s’agissant de la pâte à tartiner Nutella du groupe Ferrero, les usines s’alimentent dans le monde entier. La Turquie fournit les noisettes, la Malaisie l’huile de palme et le Nigéria le cacao.

« Ce système est nécessaire au développement des pays émergents », insiste Sébastien Jean, directeur du Centre de recherche et d’expertise sur l’économie mondiale. «Les Brics [Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud] continuent dans la spécialisation nationale ». « Il ne faut pas oublier que la croissance a été sans précédente entre 1971 et 2008. C’est en grande partie liée à l’augmentation des échanges. La mondialisation a été encouragée durant cette période par le développement des quatre dragons (Taïwan, Corée du Sud, Singapour et Hong Kong) et la disparition du rideau de fer », ajoute-t-il.

La période actuelle observe malgré tout un ralentissement de la mondialisation. Pour Sébastien Jean, cela s’explique par la crise économique de 2008, mais pas seulement. « On a assisté à un boom des échanges jusqu’au début des années 2000. C’était lié à l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les échanges aujourd’hui diminuent car nous revenons simplement à période plus calme », avance-t-il. L’entrée dans une nouvelle période de l’histoire de la mondialisation est à l’origine de la baisse de la croissance du commerce dans le monde.

Même si la mondialisation a permis aux pays émergents de rattraper en partie les pays développés, dans certains Etats la méfiance envers la mondialisation grandit. Le président américain Donald Trump souhaite imposer une taxe sur les produits chinois. En Europe, l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne (TAFTA) a rencontré l’opposition d’une partie de la société civile et des politiques, interrompant les négociations.

La montée des inégalités dans les pays développés serait à l’origine de cette remise en question de la mondialisation pour Pierre-Noël Giraud, professeur à l’université Paris-Dauphine. Dans une interview à Alternatives économiques, il explique que l’apparition du chômage a pour origine la diminution des emplois « nomades ». Ce sont les métiers qui se pratiquent partout et sont donc en concurrence avec le reste du monde. Cela correspond, par exemple, aux emplois dans le secteur industriel qui ont été délocalisés dans les pays où le coût du travail était plus faible. Les personnes qui perdent leur emploi « nomade » sont renvoyées aux métiers que Pierre-Noël Giraud qualifie de « sédentaires », attachés à un territoire. Mais ces emplois baissent également car ils dépendent de la demande des « nomades ».

Pour inverser le processus il faudrait soutenir la compétitivité des emplois « nomades » et « stimuler un secteur sédentaire, de production et d’échange de proximité », selon Pierre-Noël Giraud. Il appelle à densifier les offres de services locaux. « Il faut que les gens aient envie davantage de se rencontrer au restaurant, puis d’aller au spectacle, que de se mettre devant Netflix avec une pizza surgelée », lance-t-il aux journalistes d’Alternatives Economiques. Il ne remet cependant pas en question l’utilité de ces échanges internationaux pour le développement: « grâce à ce phénomène près de 4 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté absolue ».

Elisa Centis et Alice Pattyn

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La croissance reste solide dans la zone euro

La croissance économique en zone euro est restée solide au premier trimestre 2017, malgré un avenir incertain avec les élections en France et les suites du Brexit. Elle s’est établie à +0,5% – exactement comme au quatrième trimestre de 2016 – a indiqué l’Office européen des statistiques, Eurostat, dans une première estimation.

Dans les 28 pays de l’UE cependant, la croissance économique a quelque peu ralenti au premier trimestre, s’établissant à +0,4% contre +0,6% au dernier trimestre 2016. En comparaison avec le premier trimestre 2016, la croissance de l’UE s’est établie à 1,9% sur les trois premiers mois de 2017.

Gautier VIROL