Afghanistan : l’ONU enquête sur une frappe aérienne américaine

Le ministère de l’Intérieur afghan a annoncé que des opérations aériennes ont permis de détruire 68 « laboratoires » de fabrication de drogues synthétiques dans la province de Farah (Ouest) / Crédit : Pixabay.

La mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a lancé une enquête sur des frappes aériennes américaines menées contre des laboratoires clandestins de drogue la semaine dernière dans l’ouest du pays. Celle-ci aurait possiblement entraîné de grandes pertes civiles. Outre l’aviation afghane, seule l’armée américaine procède à des frappes aériennes en Afghanistan. Fin avril, un rapport de la Manua avait indiqué que les forces américaines et afghanes avaient, pour la première fois, tué davantage de civils au premier trimestre 2019 que les talibans et autres groupes insurgés, principalement dans des bombardements.

Cécile Da Costa

Huit morts dans un attentat à Kaboul

Un attentat contre un convoi de l’Otan a fait ce mercredi matin huit victimes et plus d’une vingtaine de blessés près de l’ambassade américaine à Kaboul, en Afghanistan. L’attaque-suicide à la voiture piégée a été revendiquée par l’organisation État Islamique (EI). Les victimes sont pour la plupart des civils. L’Otan a indiqué que trois soldats de la coalition ont été blessés. Selon les forces américaines, « leurs jours ne sont pas en danger ».

« L’après-attaque à #Kaboul qui visait un convoi américain plus tôt dans la matinée. L’EI a revendiqué l’attaque, 8 personnes ont été tuées. »

L’attaque intervient moins d’un mois après le largage par les États-Unis de la « mère de toutes les bombes », la plus puissante bombe non-nucléaire jamais utilisée dans des combats, contre des souterrains utilisés par l’EI dans la province de Nangarhar, à l’est de la capitale.

Quelques jours avant l’attentat, les Talibans avaient annoncé le lancement de leur « offensive du printemps », lors de laquelle ils avaient menacé de s’en prendre aux troupes étrangères présentes sur le territoire. Cette offensive marque le début de la saison des combats après une trêve hivernale.

Malgo Nieziolek

L’Afghane aux yeux verts du National Geographic va être expulsée du Pakistan

Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. (Crédit : Art by Piyali/Wikimedia Commons)
Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. (Crédit : Art by Piyali/Wikimedia Commons)

Célèbre pour avoir fait la couverture du National Geographic en 1985, la réfugiée Sharbat Gula va être expulsée vers l’Afghanistan lundi pour détention de faux papiers.

 

Le regard de Sharbat Gula a fait d’elle l’une des réfugiées les plus connues au monde. Mais trente ans après la publication de son portrait en Une du National Geographic, elle vit encore dans la clandestinité. Poursuivie au Pakistan pour détention de faux papiers, Sharbat Gula doit être expulsée dès lundi du pays pour retourner en Afghanistan, son pays d’origine.

Arrêtée la semaine dernière, la réfugiée avait été condamnée à 15 jours de prison et à une amende de 110 000 roupies (environ 950 euros), après avoir plaidé coupable. « Nous avons déjà payé l’amende imposée à Mme Gula par le tribunal et nous l’emmènerons en Afghanistan d’une façon digne lundi », a déclaré Abdul Hameed Jalili, conseiller chargé des réfugiés au consulat afghan.

A son arrivée, Sharbat Gula doit rencontrer le président afghan Ashraf Ghani à Kaboul où elle recevra les clefs de son nouveau logement. Un dénouement qui fait suite à de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Steve McCurry, l’américain à l’origine du célèbre portrait a réagi à l’affaire sur Instagram : « Elle a souffert tout au long de sa vie et son arrestation est une violation fragrante de ses droits humains ». Le photographe avait rencontré Sharbat Gula pour la première fois en 1984, dans un camp de réfugiés afghans, vers ses 13 ans. Aujourd’hui, c’est une mère de quatre enfants, analphabète, et son mari est décédé.

 

 

Les ONG ont condamné la pression mise par le Pakistan sur ces migrants. Depuis juillet, des centaines de milliers d’Afghans sont retournés à leur pays d’origine, malgré la guerre qui y perdure.

 

Simon Chodorge