Accidents d’avalanche : 39 décès cette saison, trois fois plus que l’an passé

L’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena) a dévoilé lundi 31 mai 2021 son bilan des accidents par avalanche de la saison 2020-2021 en France. Le bilan est plus lourd que les années précédentes, avec 134 accidents recensés, et 39 décès.

Sur la saison 2020-2021, 134 accidents d’avalanche ont été recensés en France, et 39 décès sont à déplorer. © Illustration / Pixabay

La saison des sports d’hiver est terminée, l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena) a dévoilé, lundi 31 mai, son bilan : 134 accidents ont fait plus de 270 victimes, dont 39 décès.

Ces chiffres sont nettement plus élevés que les années précédentes : sur la saison 2019-2020, l’association avait recensé 48 accidents, et douze décès. Depuis plus de cinquante ans, la moyenne était autour de vingt morts lors d’un accident d’avalanche.

Les pistes de ski ainsi que les remontées mécaniques étant fermées, nombre de français se sont essayés au ski de randonnée, mais les domaines skiables n’étaient pas forcément sécurisés. Le ski de randonnée a été responsable de 37 des 39 décès en montagne cette année, les deux autres étant liés à l’alpinisme.

Des conditions météo défavorables 

Si le Covid-19 et les restrictions sanitaires peuvent paraître indirectement liées à cette hausse du nombre de morts en montagne, ce n’est pas la seule explication. Le manteau neigeux était « instable », notamment en raison des conditions météorologiques : il a fait plus chaud qu’à l’accoutumée, même en haute montagne.

https://twitter.com/Prefet74/status/1395660788560433155?s=20

L’association a précisé dans un communiqué que la plupart des victimes étaient des « skieurs expérimentés », et nombre d’entre eux étaient « guides ou montagnards aguerris ».

Marine Ledoux

Renault condamnée à 300 000 euros d’amende pour un homicide involontaire

Renault et son usine de Cléon (Seine-Maritime) ont été condamnées à 300 000 euros d’amende pour la mort d’un technicien sur le site de l’usine, écrasé par le caisson d’une machine à laver industrielle en 2016. 

L’accident est survenu en 2016 à l’usine de Cléon (Seine-Maritime). © Sébastien Chiron/Unsplash

L’entreprise automobile Renault et son usine de Cléon (Seine-Maritime) ont été condamnées le 31 mai à 300 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Rouen pour l’homicide involontaire d’un technicien en 2016.

Jérôme Deschamps est décédé le 17 mars 2016 à la suite d’un accident survenu sur le site de Cléon. Il avait été écrasé par le caisson d’un compartiment de séchage d’une machine à laver industrielle.

« Un cumul de fautes de la part de l’employeur »

Renault et son usine ont été reconnues responsable de la mort de l’employé qui visiblement n’avait « pas été formé au fonctionnement de cette machine ». De plus, il n’y avait visiblement pas eu « d’évaluation préalable des risques » d’après la magistrate du parquet. La vice-procureure de la République avait quant à elle relevé « un cumul de fautes de la part de l’employeur » avec un lien de cause à effet sur la mort de l’employé.

« Il faut que Renault accepte le jugement et en tire des conséquences pour les salariés qui travaillent encore sur le site » Avocat de la famille de Jérôme Deschamps

« Nous sommes soulagés par ce jugement » a expliqué l’avocat de la famille de la victime, interrogé par l’AFP. « Renault est responsable de la mort de Jérôme Deschamps. Il faut que Renault accepte le jugement et en tire des conséquences pour les salariés qui travaillent encore sur le site », a-t-il ajouté.

« Une faute d’inattention » selon le directeur de l’usine

A la barre, l’ancien directeur de l’usine Paul Carvalho avait estimé que « l’entreprise et les procédures n’étaient pas en cause. C’est une faute d’inattention ». « C’est un accident dramatique, un traumatisme pour moi aujourd’hui encore », avait-il ajouté.

L’entreprise Renault a été condamnée à 200 000 euros d’amende – la somme requise par le tribunal de Rouen en 2019 – et son usine de Cléon devra payer les 100 000 euros supplémentaires. Renault et le parquet ont dix jours pour faire appel.

Joséphine Boone

Le smartphone change nos villes

Le champ de vision se réduit de 95% lorsque l’on utilise un portable en marchant

Qui n’a jamais manqué de percuter quelqu’un dans la rue car il a le nez rivé à son portable ? C’est ce que l’on appelle des smombies : contraction de zombies et de smartphone. Clément Peix est urbaniste dans le cabinet D2H, spécialisé dans la prospection urbaine. “La ville s’habitue à ce que les hommes proposent, à l’arrivée de la voiture cela a aussi posé problème”, explique-t-il. Tout le monde peut être sur son téléphone : des piétons aux automobilistes, avec des dangers différents. Selon une étude de YouGov, 6% des gens ont déjà eu un accident en utilisant leur téléphone. Deux possibilités sont alors présentes : verbaliser ou aménager l’espace public. “A Yamato, au Japon, ou à Honolulu, à Hawaii, l’usage du téléphone portable en traversant la rue est interdit ou lors de tous les déplacements.” Les risques d’accidents sont en effet plus accrus, car le champ de vision se réduit de 95% lorsque l’on utilise un portable en marchant. “Tel Aviv a choisi d’aménager ses passages piétons, là-bas quelqu’un avec un téléphone portable est considéré comme une personne aveugle : des leds sont installées sur les poteaux pour signaler la couleur du feu.” L’étape suivante dans l’adaptation des villes au smartphone se résume par les projets de Smart City. “L’objectif est que toute la ville soit connectée, c’était un grand projet de Toronto (Canada) avec Google. Et cela tendra, dans longtemps, vers une surveillance de masse, il sera possible de détecter un piéton qui marche en regardant son portable et qu’une voiture connectée puisse l’éviter par elle-même.

Clemence Digilent

Au Mondial de la moto, on mise sur la sécurité 2.0

En France, le nombre de motards tués sur la route a augmenté en 2017. Reportage à Porte de Versailles où prévention et sécurité sont omniprésents.

Plusieurs startups française allie nouvelles technologies et prévention routière. Ici le feu connecté de Cosmo Connected. ©Hugues Garnier

Plusieurs startups française allie nouvelles technologies et prévention routière. Ici le feu stop pour casque de Cosmo Connected. ©Hugues Garnier

“On verra quand j’aurai 18 ans.” Pour le moment, Léo joue les curieux. Avec ses camarades de classe, ce lycéen passe la journée au Mondial de l’auto… et de la moto. C’est la première fois cette année que les deux salons se tiennent au même endroit au même moment. Même si la voiture vole la vedette au deux-roues, ce dernier a droit à son propre pavillon Porte de Versailles.

Là encore, les constructeurs se sont donné rendez-vous : Honda, Kamasaki, Yamaha… les motos japonaises sont de sortie. Tout comme les emblématiques marques américaines Triumph ou Harley Davidson. Les stands adoptent des couleurs vives et fluos, diffusent des playlists rock et country et proposent moult goodies et animations. Objectif : séduire la future clientèle. Mais les plus jeunes sont réticents à l’idée de conduire plus tard en deux-roues. “A la maison mes parents sont stricts : pas de motos pour mon frère et moi!”, explique Léo, non sans une certaine incompréhension.

669 motards tués en 2017

Trop risqué, trop vulnérable, trop dangereux. Ici au pavillon 3 les familles sont moins nombreuses, les visiteurs sont majoritairement des hommes, aussi bien âgés que jeunes. Si le marché de la moto se porte relativement bien en France, le nombre de morts sur deux-roues a augmenté de 9% l’année dernière. Avec 669 motards tués sur les routes l’année dernière, les motocyclistes ont représenté près de 20% des morts sur la route. Un chiffre énorme alors que les deux-roues ne constituent que 2% du trafic motorisé en France selon la Sécurité Routière. L’une des raisons : l’absence d’équipements.

Les stands de prévention et de sécurité se sont multipliés depuis quelques années. Equipements motos, gilets airbags… même les assurances ont leur propre emplacement. Parmi ces dernières le leader AMV qui propose à tous les visiteurs du salon de remporter des dorsales, unique protection contre les lésions de la colonne vertébrale en cas d’accident. Bien qu’indispensables, elles ne sont pas obligatoires contrairement au port des gants.

Feu stop connecté et écran GPS oculaire

Plusieurs startups françaises se sont penchés sur la sécurité des motards. R-Pur et son masque antipollution, le gant connecté de Liberty Racer… Des accessoires faciles à adopter et qui fonctionnent via une application sur son smartphone. C’est le cas notamment de Cosmo Connected. Cette jeune boîte française a lancé l’année dernière un feu de stop facile à attacher derrière son casque. “Dès que le motard ralentit ça s’allume. Comme c’est sur le casque c’est à hauteur des yeux des automobilistes qui sont derrière lui. C’est le comme le principe d’un troisième feu stop d’une voiture”, précise Alexandra Weil, responsable du stand. Outre sa fonction d’allumage, l’accessoire possède également une fonction de détecteur de chute et alerte des proches ou des secours en cas d’accident.

Pour l’avant du casque, il y a Eyelights. Un application qui récupère votre vitesse, la distance qui vous sépare de la prochaine intersection et prochainement les zones de dangers et de radars fixes. De nombreuses informations qui sont ensuite envoyées directement à votre lunette GPS. “Cela vous évite de regarder constamment votre guidon et votre compteur, vous avez les yeux sur la route”, explique la startup. Une sécurité additionnelle qui a tout de même un prix : 650 € pour ce GPS oculaire. 

H.G.