Compléments alimentaires : une pratique à haut risque pour les sportifs

Souvent nécessaire pour les sportifs de haut niveau, la prise de compléments alimentaires comporte des risques liés au dopage, lorsque des substances interdites font partie d’une composition parfois floue.

En moins d’une journée, les cas du footballeur Paul Pogba et de la tenniswoman Simona Halep ont mis en lumière deux affaires de dopage qui semblent avoir un dénominateur commun : les compléments alimentaires.

Dans le cas du milieu de terrain de la Juventus Turin, contrôlé positif lundi à la testostérone, et dans celui de l’ancienne n°1 mondiale roumaine, suspendue pour quatre ans mardi après un test positif au roxadustat, un médicament antianémique, les traces retrouvées seraient, selon les accusés, dus à une consommation involontaire suite à une prise de compléments alimentaires. Une manière pour eux de prendre de la distance avec ces accusations et de s’assurer une ligne de défense.

Une optimisation nécessaire

Ces compléments rythment la vie de nombreux sportifs, afin d’optimiser au mieux leurs performances. « Dès que vous faites de l’activité physique, c’est presque indissociable », expose Nicolas Aubineau, diététicien nutritionniste du sport à La Rochelle. « Ce n’est pas obligatoire, mais ça va souvent de pair avec la pratique à haut niveau », ajoute-t-il.

La prise de compléments alimentaires permet aux sportifs de combler des besoins spécifiques pour l’effort demandé par le haut niveau. « La complémentation vient boucher des trous », explique Nicolas Aubineau. Leur consommation a des bénéfices directs sur les performances, notamment au niveau de la récupération. « C’est le plus important. Plus vous récupérez vite, plus vous êtes performants », précise-t-il.

Confiance totale aux médecins

Dans cette optique, il est donc courant que les sportifs de haut niveau se tournent vers des médecins pour avoir recours à des compléments alimentaires. Et souvent, la prise de ces compléments pour le sport passe par une confiance presque aveugle dans un médecin et le fabricant des compléments. « Vous pouvez faire tout avaler, et c’est là où c’est un risque et il faut être totalement honnête », affirme Nicolas Aubineau.

Dans le cas de Paul Pogba, le joueur aurait d’ailleurs fait confiance à un ami médecin américain, lui qui, selon ESPN, a admis à son club qu’il avait pris des compléments alimentaires sans savoir ce qu’ils contenaient.

À cela s’ajoute un possible manque de clarté sur la composition de ces produits. En juillet, des chercheurs américains ont notamment montré qu’aux Etats-Unis, là où Pogba se serait fourni, 89 % des compléments sportifs à base de plantes sont mal étiquetés. Une raison de plus pour les sportifs d’être particulièrement vigilants à ce qu’ils ingèrent, pour ne pas se retrouver face à des tests anti-dopage positifs.

Un risque de dopage à assumer

A propos de cette possibilité, l’Agence française de lutte anti-dopage (AFLD) rappelle d’ailleurs que « le sportif est responsable de toutes substances retrouvées dans son organisme ». Ainsi, si des produits interdits sont consommés à cause de la prise de compléments alimentaires, une suspension peut-être prononcée pour sanctionner l’infraction, même si elle est involontaire.

Les cas de tests positifs à cause de compléments alimentaires peuvent cependant être évités si l’on se renseigne suffisamment bien. Spécialiste du dopage dans le sport, le docteur Jean-Pierre de Mondenard a rappelé sur X (anciennement Twitter) que l’Agence française de normalisation (AFNOR) avait mis en place une mention pour labelliser les produits « exempts de substances prohibés ».

Il a également soutenu que la plupart des instances conseillaient de faire vérifier par un organisme spécialisé les « produits hors médicament que des fabricants peu scrupuleux contaminent à dessein de substances illicites pour les rendre efficaces ». Ce qui montre une potentielle négligence de certains sportifs dans leurs renseignements, lorsqu’ils n’ont pas recours à ces contrôles.

Sans vigilance, l’athlète risque donc une longue suspension allant, selon l’AFLD, jusqu’à quatre ans dans les cas les plus graves. Et ce même s’il n’y avait aucune intention de se doper.

Crédit image en une : Thomas Breher/Pixabay

L’industrie pharmaceutique indienne épinglée dans le cadre d’une dizaine de décès d’enfants

L’agence de presse Reuters a dévoilé, ce mercredi, une enquête sur les angles morts de la production de médicaments en Inde, à l’origine de douze à 141 décès de jeunes enfants. 

Des enfants indiens auraient ingéré près de 360 fois la limite autorisée de produits toxiques, présent dans un sirop pour les enfants. Reuters révèle, ce mercredi, une longue enquête sur une série de décès d’enfants en Inde, morts entre 2019 et 2020, après voir ingéré un sirop pour la toux.

L’agence de presse décompte « au moins » seize cas, douze décès et quatre enfants lourdement handicapés, liés à la consommation du médicament COLDBEST-PC, du fabricant Digital Vision Pharma. Les autorités régionales indiennes auraient trouvé jusqu’à 35,87% de diéthylène glycol lors de tests dans le produit. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la limite d’utilisation de diéthylène glycol, fréquemment utilisé dans les antigels, ne doit pas dépasser les 0,1% dans les sirops.

Un manque de suivi de la part des producteurs

Pour l’OMS, cela pourrait être le début d’une vague qui s’étend, pour l’instant, jusqu’en Gambie, au Cameroun et en Ouzbékistan. Au total, une quinzaine de pays seraient concernés par cet usage de la toxine, mais aussi de son dérivé l’éthylène glycol. Deux autres fabricants sont dans le viseur de l’OMS : Maiden Pharmaceuticals et Marion Biotech. Ce dernier pourrait être lié à près de 65 décès en Ouzbékistan, et aurait exporté des sirops depuis plus d’une décennie sans jamais les tester.

L’agence internationale de la santé estime que plus de 141 décès d’enfants seraient liés à l’utilisation de diéthylène glycol dans des sirops pour la toux. Alors que le suivi de production de ce composant se révèle complexe, l’enquête montre même que certains fabricants auraient utilisé des versions industrielles du produit, et non celles destinées à l’usage pharmaceutique.

Face à la multiplication des intoxications, le pays a lancé, cette année, une vague d’inspections, au sein d’une industrie qui lui rapporte 42 milliards de dollars par an. Et a trouvé des violations des normes dans approximativement neuf usines sur dix, sur les 160 inspectées. Les fabricants concernés n’ont, eux, pas réussi à fournir des preuves qu’ils avaient réalisé les tests nécessaires, comme l’exige la loi indienne.

 

Shad De Bary

Dix patients portent plainte contre un centre de santé holistique près d’Aix-en-Provence

Dix anciens patients ont déposé une plainte collective pour exercice illégal de la médecine et escroquerie contre le centre holistique Complexus Care, situé à Pélissanne près d’Aix-en-Provence, a indiqué vendredi 02 juin le parquet de Marseille.

« Mes clients se sentent honteux de ce qu’il s’est passé et ne comprennent pas comment ils ont pu se faire avoir par quelqu’un qui se présentait comme médecin, qui leur prescrivait des traitements lourds sans étude précise de leurs pathologies« , a expliqué à l’AFP Me Maya Lahloul, avocate des plaignants.

Les nutritionnistes et naturopathes du centre Complexus Care, fondé par l’influenceur Hocine Sekkiou, prescrivaient des traitements médicamenteux lourds aux patients sans les rencontrer et prônaient les médecines non-conventionnelles.

Les faits sont passibles de cinq ans de prison et 750 000 euros d’amende. « Cette plainte sera étudiée par le pôle spécialisé Santé publique en vue de la détermination des suites à donner« , a indiqué le parquet de Marseille à l’AFP.

Elena Gillet/AFP

Sergio Rico, Ever Banega, Sam Querrey… ces cinq sportifs gravement blessés en dehors des terrains

Sergio Rico, gardien du Paris Saint-Germain, s’est gravement blessé ce dimanche 28 mai à cheval. Avant lui, d’autres sportifs ont aussi subi de graves accidents en dehors des terrains.

Se blesser en dehors des terrains peut parfois s’avérer bien plus grave que sur le terrain / Crédit : Pixabay

« Il n’y aura pas de fête samedi. On est tous touchés », a témoigné l’entraineur du Paris Saint-Germain Christophe Galtier. Son gardien Sergio Rico est toujours à l’hôpital, après une grave chute de cheval survenue ce dimanche 28 mai. L’occasion de retracer ces histoires de sportifs gravement accidentés en dehors des terrains.

Sergio Rico (Football)

L’actuel gardien du Paris Saint-Germain est toujours, ce vendredi 2 juin, en soins intensifs à l’hôpital à Séville. Alors qu’il se rendait au pèlerinage d’El Rocio, dans le sud de l’Espagne, le gardien de 29 ans est tombé de son cheval, qui lui a donné des coups de sabot ensuite. Il est grièvement touché à la tête, victime d’un traumatisme crânio-encéphalique.

Ever Banega (Football)

Alors qu’il faisait le plein de sa voiture en marge de son entraînement, le footballeur argentin a oublié de lever le frein à main. La voiture écrase la jambe de celui qui est alors joueur à Valence, passé également – comme Sergio Rico – au FC Séville, et la casse. Résultat : six mois d’absence après une double fracture ouverte au niveau de la cheville.

Jérôme Fernandez (Handball)

Le handballeur français a été contraint de déclarer forfait à l’Euro 2000 à cause d’une douche trop chaude. Alors qu’il se préparait au petit matin, le joueur, qui avait alors 23 ans, ne fait pas attention à la température. Il se brûle au troisième degré, et subit dans la foulée une greffe à la jambe gauche.« Le médecin m’a dit que je ne pourrai plus jamais rejouer », a-t-il indiqué après sa blessure.

Sam Querrey (Tennis)

« Le pire jour de ma vie. » En marge d’un tournoi à Bangkok (Thaïlande) en 2009, le tennisman américain s’assoit sur une table basse pour mieux refaire ses lacets. La table en verre se brise alors, entraînant celui qui est alors 25e mondial dans sa chute. En tombant, Sam Querrey s’ouvre le bras droit sur un morceau de verre. Saignant abondamment, il a été opéré en urgence dans un hôpital de la capitale thaïlandaise.

La blessure de Sam Querrey l’a éloigné des terrains pendant près d’un an © Pixabay

Darren Barnard (Football)

De la faute de Zak. Le chien du footballeur Darren Barnard a uriné dans la cuisine, et le joueur de Barnsley a glissé sur la flaque. Résultat, une rupture du ligament du genou qui l’a éloignée des terrains pendant cinq mois.

Ulysse Llamas