François Fillon : « Je redeviens un militant parmi les militants »

Ce mardi, François Fillon a de nouveau mis en garde ses électeurs contre le programme du Front national, lors d’un discours de remerciement aux parlementaires prononcé à Paris. « Ce n’est pas parce que la France va mal qu’il faut se jeter dans le vide », a affirmé l’ancien candidat du parti Les Républicains.

« Le programme économique du Front national appauvrirait la Nation de façon irrémédiable; la violence idéologique de ce parti diviserait les Français; son hostilité obsessionnelle à l’égard de l’Europe nous isolerait », a ajouté François Fillon, assumant ainsi son appel à voter en faveur d’Emmanuel Macron, malgré la division de son parti sur cette question.

L’ancien candidat à la présidentielle a également exhorté son parti à rester uni pour les élections législatives : « La droite et le centre incarnent des valeurs et des idéaux qui ont du sens. Défendez-les », a-t-il déclaré. Mais lui-même ne se présentera pas et ne dirigera pas la campagne des législatives. « Je me retire, je redeviens un militant parmi les militants », a-t-il réaffirmé.

Anaëlle De Araujo avec AFP

Brigitte Bardot : « Si Macron passe, les animaux trépassent »

Brigitte Bardot s’est prononcée contre le candidat d’En Marche !. Dans un communiqué diffusé ce mardi, intitulé « Si Macron passe, les animaux trépassent », elle dénonce les positions d’Emmanuel Macron à l’encontre de la cause animale :  » Le projet que porte Monsieur Macron est mortifère, scandaleux et désespérant et sans aucun espoir d’amélioration dans aucun domaine ». 

Si dans son communiqué, la militante de la cause animale met en garde contre l’ancien ministre de l’Économie, elle n’appelle pas pour autant à voter Marine Le Pen. En janvier dernier, dans une interview à TV Magazine, elle s’était prononcée en faveur des idées véhiculées par le Front national. « Je suis contre le vivre ensemble, mais je ne suis pas facho, pas plus que Marine Le Pen.« , avait-elle avancé avant de poursuivre : « Marine Le Pen à la volonté de reprendre la France en main, de remettre des frontières et de redonner la priorité aux Français« .

Dorine Goth

Les élus ruraux soutiennent Macron sans lui donner « carte blanche »

L’Association des maires ruraux de France (AMRF) déclare son soutien au candidat d’En Marche!, dans une lettre ouverte publiée ce mardi.

L’association, généralement neutre au sujet de l’élection présidentielle, explique ne pas pouvoir « détourner les yeux quand le risque pour le pays est si grand ». Les 10 000 élus de l’AMRF appellent donc « sans tergiverser à voter pour le seul candidat qui incarne » les valeurs qu’ils chérissent, soient « la Démocratie et la République ».

L’AMRF profite de cette lettre pour interpeller Emmanuel Macron et lui soumettre « 150 propositions concrètes (…) Pour qu’enfin, les responsables politiques du pays investissent massivement sur la ruralité, qui ne se résume pas à l’activité agricole. « 

« Vous l’aurez compris M. Macron c’est bien d’un oui mais dont il s’agit », insistent-ils.

 

Elisa Centis

Un 1er mai sous le spectre de l’élection présidentielle

A moins d’une semaine du second tour de l’élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le défilé du 1er mai 2017 a réuni entre 142 000 et 280 000 personnes dans toute la France. Au coeur de la manifestation : la question du Front national.

A l’arrière du cortège syndical, dominé par ses autocollants rouges, des affiches jaunes et noires attirent l’oeil. Ce sont celles du collectif #LePenNON. Un seul mot d’ordre : faire barrage à Marine Le Pen, coûte que coûte. Clara, 25 ans, a voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour, pourtant elle votera Macron au second. « Je me souviens de 2002. Mes parents m’avaient emmenée manifester et il était important pour moi de se rassembler autour du rejet des idées véhiculées par le Front national. Je n’ai pas envie que l’idée du Front national, au second tour de la présidentielle soit banalisée« , explique-t-elle, même si elle admet qu’elle votera Emmanuel Macron à contre-coeur. Un discours que l’on retrouve sur les affiches, qui appellent toutes à voter le candidat d’En Marche !. « En Marche forcée » ou « voter blanc c’est voter FN à 50%« , peut-on lire sur certaines affiches.


#LePenNon pic.twitter.com/8t7yZdhEfd

Le Front national en ligne de mire

Si le 1er mai est traditionnellement la Journée internationale des travailleurs, elle revêt tous les cinq ans un caractère plus politique que syndical à l’occasion de l’élection présidentielle. Ce 1er mai 2017 n’échappe pas à la règle même si les différents appels à manifester contre le Front national n’ont pas eu autant d’écho qu’en 2002. Selon le ministère de l’Intérieur, 142 000 personnes ont manifesté dans toute la France, contre 280 000 pour la CGT. La qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002 avait fait descendre entre 1,3 et 2 millions de personnes dans les rues. A Paris, ils étaient entre 30 000 et 80 000 personnes à avoir rejoint la place de la République dès 14 heures 30.

A Paris, le cortège, bon enfant, réunit des familles avec enfants, des jeunes et des moins jeunes. La sono diffuse des titres populaires, qui font danser des pancartes anti Marine Le Pen, entre deux slogans contre le Front national. Dans le cortège, peu sont ceux qui invitent ouvertement à l’abstention le 7 mai, malgré un appel lancé, par des militants de la France Insoumise, à défiler contre Le Pen et Macron. Voter Macron ou s’abstenir, la question divise en ce 1er mai.

Un rassemblement en ordre dispersé

A l’inverse de 2002, les différentes organisations n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le mot d’ordre à adopter. Le cortège syndical, dominé par une intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, appelle à faire barrage au Front national sans pour autant se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron. Un peu plus loin au métro Jaurès à Paris, dans une autre manifestation, la CFDT et l’UNSA, appellent ouvertement à voter Emmanuel Macron au second tour.

Pas de mot d’ordre officiel de la part de l’intersyndicale et des militants laissés à leur libre arbitre. Guillaume, 29 ans, syndicaliste CGT, reconnaît faire face à un dilemme. « Je me suis battu toute l’année dernière contre Macron et sa loi Travail, et ce second tour c’est, pour moi, choisir entre la peste et le choléra« , déclare-t-il. Pourtant, ce syndicaliste qui s’est toujours abstenu aux élections confie qu’il votera pour le candidat d’En Marche! dimanche. « Ce sera le début de la lutte« , conclut-il. Une vision critiquée par un collègue syndicaliste, qui refuse de voter Macron. « Pour moi, ce sera le vote blanc, je ne peux pas mettre un bulletin Macron dans l’urne, ce serait une trahison. Mais ça ne nous empêche pas de trinquer tous ensemble !« , expose ce quinquagénaire, béret vissé sur la tête et mojito à la main.

Une ambiance joviale, qui tranche avec l’atmosphère tendue qui règne en tête du cortège. Une centaine de manifestants s’est rassemblée, prête à en découdre. Les slogans « Tout le monde déteste la police » remplacent les considérations électorales. Dès la place de la Bastille, des affrontements avec les CRS éclatent. Vers 18 heures, les premiers manifestants arrivent eux place de la Nation où ils se dispersent dans le calme.

A Paris, six CRS ont été blessés, selon le ministre de l’Intérieur Mathias Fekl, et deux manifestants ont été placés en garde à vue.

Dorine Goth