Fonctionnaires : l’exécutif n’a pas « renoncé » aux 120 000 suppressions de postes

Le gouvernement n’a pas « renoncé » à son objectif de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires selon Bruno Le Maire. / Crédit : Flickr, Claude

Selon Bruno Le Maire, invité politique ce matin sur Radio Classique, le gouvernement n’a pas « renoncé » à son objectif de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires sur l’ensemble du quinquennat, et estime que cet engagement sera tenu, « si c’est possible ». Pourtant, lors de sa conférence de presse du 25 avril, Emmanuel Macron s’était dit prêt à « abandonner » l’objectif de 120 000 suppressions de postes d’ici à 2022 sur l’ensemble de la fonction publique (État, hospitalière et territoriale), dans le cas où il ne serait « pas tenable ».

Le ministre de l’Économie et des Finances s’est dit “déterminé à ce que nous réduisions la dépense publique, la dette, et que nous tenions nos engagements en matière de réduction du nombre de fonctionnaires. Nous verrons si c’est possible ou non. » Cet objectif, engagement de campagne du Président, reste « atteignable », selon Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, tandis que le Premier ministre Edouard Philippe a assuré ne pas avoir de « dogme » sur le sujet de son côté.

LIRE AUSSI > Fonction publique, l’éternelle pomme de discorde.

Jeanne Seignol

 

 

 

 

Européennes : tout ce qu’il faut savoir sur le temps de parole accordé aux candidats

Le CSA (Conseil de l’Audiovisuel) a officiellement ouvert la période de campagne électorale pour les élections européennes dans les médias audiovisuels. Cette période s’étalera de ce lundi 13 mai jusqu’au 24 mai. Pour ce scrutin il applique pour la première fois les dispositions de la loi du 25 juin 2018. Celles-ci modifient les règles de la campagne audiovisuelle.

La période de campagne électorale pour les élections européennes a été lancée lundi. / Capture d’écran

Alors que la campagne électorale pour les élections a officiellement été lancée, les dispositions concernant le temps de parole accordé aux candidats sont floues. Pour comprendre, le Celsalab détaille les questions qui se posent.

  • Comment ça se passait avant ?

En 2014 les partis qui étaient représentés à l’Assemblée nationale ou au Sénat se répartissaient deux heures de temps de parole contre une heure pour les formations non-représentées au Parlement. Ces derniers disposaient chacun d’à peine cinq minutes.

 

  • Et maintenant ?

Cette année ce sont 312 minutes de temps d’antenne qui sont découpées en trois « fractions ».

Les formations disposeront chacune de 3 minutes de temps d’antenne, soit 102 minutes réparties entre les 34 listes. Ces 3 minutes seront découpées en deux spots publicitaires d’une minute trente. C’est le minimum accordé à tous les partis.

La deuxième fraction attribue 120 minutes d’antenne à répartir entre les listes enregistrées « au prorata du nombre de députés, de sénateurs et de représentants des élus en France au Parlement européen ayant déclaré les soutenir », selon le CSA. Sénateurs, députés et eurodéputés ont été sollicités par les bureaux du Sénat et de l’Assemblée pour savoir derrière quelle tête de liste ils se rangeaient. Les deux heures sont ainsi réparties entre les listes en fonction des soutiens obtenus. Ainsi LREM/MoDem disposent de 55 minutes. En revanche la France Insoumise, arrivée quatrième à la dernière élection présidentielle obtient 4 minutes et 28 secondes.

Enfin, pour ne pas léser les partis ayant une faible représentativité, le CSA a mis à disposition 90 minutes de « correction ». Celles-ci se fondent sur les intentions de vote et la participation des listes dans le débat public. Le Rassemblement National aura donc droit à 42 minutes.

  • Qu’en est-il de la parole présidentielle ?

Les chaines de l’audiovisuel vont devoir suivre certaines règles qui s’appliqueront aussi aux futures allocutions du président de la République Emmanuel Macron. Avant la réforme, l’exécutif et les membres du gouvernement disposaient d’un tiers du temps de parole à la télévision et la radio. Les autres listes se répartissaient les deux-tiers restant, en fonction de leur représentativité. Dorénavant les discours du Président seront également pris en compte dans le temps de parole de LREM/ MoDem, s’il est question d’Europe.

  • Pourquoi ce changement ?

En 2017, à deux semaines du scrutin des législatives, le parti du nouveau président Emmanuel Macron conteste les douze minutes qui lui sont accordées par le CSA. Ce temps d’antenne est prévu par l’article 167-1 du code électoral concernant les partis non-représentés par un groupe parlementaire à l’Assemblée. Le Conseil constitutionnel lui donne raison et oblige le législateur à modifier la loi.

Eva Mbengue

Municipales à Paris : Anne Lebreton (LREM) officialise sa candidature

Anne Lebreton (LREM) est officiellement candidate à la mairie de Paris. / Crédit : Wikipédia

L’adjointe au maire du IVe arrondissement, Anne Lebreton, de la République en Marche, s’est officiellement lancée lundi dans la course à la mairie de Paris. A dix mois des municipales prévues en mars 2020, sa candidature s’ajoute à celle de trois autres marcheurs  : Cédric Villani, Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux tandis que Hugues Renson dit réserver sa décision pour après les européennes du 26 mai.

« En Marche est arrivée avec une promesse très forte de renouvellement des visages. Il était important qu’une femme soit en lice », a-t-elle expliqué dans une interview au Parisien, promettant d’aller « jusqu’au bout ».

Sylvia Bouhadra

Fonction publique : éternelle pomme de discorde

Les parlementaires examinent lundi le projet de loi de la réforme de la fonction publique. Emmanuel Macron entend supprimer 120 000 postes d’ici 2022. Retour sur les réformes précédemment engagées, de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron.
Manifestation de la fonction publique le 9 mai à Paris. / Crédit : Jeanne Menjoulet

Depuis le mandat de Mitterrand, le nombre d’employés de la fonction publique n’a cessé d’augmenter. La France serait le pays où l’on compte le plus de fonctionnaires de l’Etat. Mais pour des raisons d’économie, la fonction publique est, depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, sous le feu des critiques.

  • Une baisse drastique sous Nicolas Sarkozy

Le nombre de fonctionnaires entre 2012 et 2015 augmente de 140 000. C’est en réaction à cette augmentation et aux coûts liés à la fonction publique que Nicolas Sarkozy a mis la réduction des dépenses publiques, et donc du personnel de l’Etat, au centre de sa politique. Le gouvernement Fillon a alors mis en place la « règle du non-remplacement »: un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne sera pas remplacé. Le gouvernement a ainsi supprimé près de 150 000 postes sur la période 2007-2012. Mais pendant la même période, d’autres postes ont été créés. Nicolas Sarkozy a bien mené une politique de réduction budgétaire de la fonction publique, mais a, au total, supprimé 85 000 postes. Le 29 janvier 2009, entre 1 et 2,5 millions de personnes s’étaient mobilisées pour contester la politique mise en place par Nicolas Sarkozy. Au sein de la fonction publique, plus de 23%  étaient grévistes, dont 29,5% dans la fonction publique d’Etat, 21,3% dans les hôpitaux, 15% à la fonction publique territoriale.

  • Hollande, défenseur de la fonction publique?

Face à la baisse drastique du nombre de fonctionnaires suite au quinquennat de Nicolas Sarkozy, le président socialiste arrive au pouvoir en 2012 et annonce la création de 60 000 postes dans l’Education nationale. Il rompt également avec la « règle de non-remplacement », mise en place par son prédécesseur. Les effectifs ont bien augmenté, mais cette augmentation est un trompe-l’œil. La création de certains postes a été compensée par des suppressions de postes aux ministères des Finances ou de l’Ecologie. Entre 2012 et 2016, seuls 43 000 postes, des 60 000 annoncés, ont bien été créés.

  • Sous Macron, la fonction publique à la « start-up nation »?

Dès 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, envisage une refonte de la fonction publique. Deux ans après son élection à la présidence de la République, son gouvernement annonçait lundi une « grande réforme plus agile, plus ouverte et plus attractive« , qui concerne  5,5 millions d’agents (fonctions d’État, hospitalière et territoriale). Autour de cinq axes, le texte de réforme met l’accent sur « l’efficacité ». Les syndicats  accusent le gouvernement de vouloir une fonction publique alignée sur les règles du privé, au détriment du statut de fonctionnaire et de l’indépendance des agents publics, avec la suppression de l’ENA. La journée de mobilisation des fonctionnaires a rassemblé jeudi dernier entre 108 900 (chiffres du ministère de l’Intérieur) et 250 000 (chiffres de la CGT) manifestants.

Camille Kauffmann