L’Ukraine et la Russie s’échangent des prisonniers 

Une soldat ukrainien relâché par les Russes. AFP / Service de sécurité ukrainien

Kiev doit récupérer 215 prisonniers militaires dont plusieurs chefs de défense d’Azovstal, symbole de la résistance. En échange, 55 prisonniers sont remis à Moscou, parmi lesquels un député proche de Vladimir Poutine.

Nouvelle avancée entre l’Ukraine et la Russie. Les deux pays ont procédé à un échange de prisonniers militaires, le plus important depuis le début de l’offensive fin février. « Nous avons réussi à libérer 215 personnes« , a déclaré mercredi soir Andriï Iermak, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne.

La Russie, elle, récupère 55 prisonniers dont un proche intime de Vladimir Poutine, l’ex-député Viktor Medvedtchouk. Volodymyr Zelensky, le président ukrainnien, avait proposé son échange en avril dernier contre des civils. L’oligarque, qui a longtemps été considéré comme le représentant de Moscou à Kiev, est accusé de haute trahison en Ukraine.

Des “héros” de la résistance et des militaires étrangers échangés

Parmi les prisonniers échangés, Kiev a notamment récupéré 188 « héros » ayant défendu l’usine métallurgique Azovstal dans la ville de Marioupol, symbole de la résistance à l’invasion russe. Parmi ces prisonniers se trouvent 108 militaires du régiment d’Azov. Cinq commandants militaires, dont des chefs de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, a souligné le président ukrainien. Ils resteront dans ce pays « en sécurité absolue et dans des conditions confortables jusqu’à la fin de la guerre« , aux termes d’un accord avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, selon le chef de l’Etat ukrainien.

Nous allons tout faire pour sauver tous ceux qui se trouvent en captivité russe” a promis Volodymyr Zelensky qui a précisé que parmi les prisonniers échangés se trouvaient des femmes enceintes.

Dix prisonniers de guerre, dont cinq Britanniques et deux Américains, ont été transférés de la Russie vers l’Arabie saoudite, ce jeudi matin, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine qui avait été annoncé par la diplomatie saoudienne. 

Un conflit loin d’être terminé

Cet échange intervient quelques heures après l’ordre de mobilisation de réservistes donnée par Vladimir Poutine. 300 000 militaires doivent donc prochainement s’engager pour relancer l’offensive russe en Ukraine. Depuis, de nombreuses manifestations s’improvisent dans au moins 38 villes de Russie, qui ont provoqué l’arrestation d’au moins 1 332 personnes. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive russe en Ukraine.

Héloïse Bauchet avec AFP

 

La justice autorise finalement Virginie Calmels à prétendre à la présidence de LR

Virginie Calmels en 2018. JOEL SAGET / AFP

Dans l’attente d’un jugement sur le fond, la justice vient d’affirmer que Virginie Calmels pourrait se présenter à la tête du parti des Républicains. Ces derniers avaient interdit sa participation à l’élection, jugeant que la femme politique de droite avait pris sa carte au parti trop tard.

Virginie Calmels n’en demandait pas plus pour se présenter fièrement comme “candidate à la présidence Les Républicains” sur son compte Twitter. La justice vient d’estimer que Les Républicains n’avaient pas à rejeter sa candidature à la présidence du parti. Le tribunal judiciaire de Paris, qui statuait en urgence, « condamne Les Républicains » à lui verser « la somme de 5.000 euros« , selon la décision en référé.

Le 29 août dernier, la Haute autorité des Républicains avait rejeté sa candidature. Pour Henri de Beauregard, le président de l’institution, Virginie Calmels aurait réadhéré au parti trop tard, puisqu’elle n’était pas à jour de cotisation à la date du 22 juillet 2022. Mais cette condition, « n’ayant été publiée et communiquée aux adhérents que le 25 juillet 2022, a nécessairement privé Virginie Calmels de la possibilité de régulariser sa cotisation pour la date butoir du 22 juillet« , estime le tribunal.

De plus, cette date « doit être regardée, de manière évidente, comme une condition nouvelle par rapport à celles prévues par les statuts et le règlement intérieur » qui eux-mêmes « comportent des clauses ambiguës« , note le tribunal, qui renvoie au juge du fond une appréciation sur ces clauses.

Du retard à rattraper face aux autres candidats

L’ancienne élue à Bordeaux avait annoncé sa candidature le 23 août au Figaro. Virginie Calmels avait proposé aux électeurs sa politique « équilibrée » et « à l’épicentre des différents courants de LR« . Il lui faut désormais remplir les conditions de parrainage (485 adhérents et 10 parlementaires) pour pouvoir officiellement se présenter.

L’élection du président de LR est programmée pour le weekend du 3 décembre. L’ex-numéro deux du parti devra se battre pour remporter la tête du parti. D’autres candidats sont déjà dans la course. Le député des Alpes-maritimes Éric Ciotti, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, le secrétaire général du parti Aurélien Pradié et le maire d’Orléans Serge Grouard prétendent au titre.

Héloïse Bauchet avec AFP

Sans Julien Bayou, des militants se rassemblent en soutien à Sandrine Rousseau devant le tribunal de Paris

Une cinquantaine de militants écologistes et de la cause animale était présente ce mercredi à 13h pour accueillir Sandrine Rousseau à son arrivée sur le parvis du tribunal judiciaire de Paris. Assignée en justice par la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) pour avoir affirmé « qu’un féminicide sur quatre est lié à une arme de chasse »,  la députée écologiste devait assister à sa première audience, finalement dématérialisée.

Des militants accueillent Sandrine Rousseau sur le parvis du tribunal. ©Antoine Bouchet

Des militants d’Europe Ecologie-Les Verts, beaucoup de Jeunes Ecologistes, quelques membres du Parti Animaliste … mais pas de Julien Bayou. Comme pressenti, le désormais ex co-président du groupe parlementaire, mis en cause par son ancienne compagne pour son comportement supposé violent, n’a pas fait le déplacement pour soutenir l’élue. Lors de la déposition de la plainte par la FNC le 25 août dernier, Sandrine Rousseau s’était étonnée d’être la seule cible du syndicat. L’instance la somme de lui verser 98 879.40€, soit 10 centimes par détenteur d’un permis de chasse, pour « dénigrement » et « propos stigmatisants ». En effet Julien Bayou avait tenu un discours similaire à l’encontre de la chasse en février 2022, et fait part de sa volonté de venir soutenir sa collègue au tribunal. Il ne se sera finalement pas rendu sur place. Interrogée sur l’absence du député de la 5e circonscription de Paris, Sandrine Rousseau botte en touche. « L’identité des personnes venues me soutenir aujourd’hui importe peu. Ce qui compte, c’est de construire ensemble une société non-violente. Il est plus que jamais nécessaire de repenser notre rapport aux autres et au vivant » a déclaré l’ancienne présidente du conseil politique de Yannick Jadot durant la campagne présidentielle.

Soutien sans faille des militants

Au pied de la tour de verre de 160m de hauteur imaginée par Renzo Piano qui abrite le nouveau tribunal judiciaire de Paris depuis 2018, les militants font bloc derrière leur championne. Plusieurs brandissent des pancartes sur lesquelles on peut y lire un laconique « #LaChasseTue. 1 féminicide sur 4 provoqué par une arme de chasse ». Le 22 février dernier sur le plateau des 4 vérités de France 2, Sandrine Rousseau avait déclaré : « Ca n’est pas un loisir que d’aller tuer des animaux les week-ends avec des fusils. Et par ailleurs (…), le reste de la semaine, on peut aussi le braquer contre sa femme. On a vu qu’un féminicide sur quatre est lié à des armes de chasse ». Irène Godard, adhérente au Parti Animaliste, souscrit complètement aux propos de la députée écologiste. « Un fusil, c’est pratique pour buter les animaux et sa femme », assène-t-elle. A ses côtés, Christian, un badge Viande = meurtre épinglé sur la poitrine, abonde : « Il faut mieux réguler la chasse. Il y a trop d’accidents, ce n’est pas normal». En février 2022, Sandrine Rousseau s’était exprimée trois jours après la mort d’une randonneuse dans le Cantal, victime d’une balle perdue. Membre des Jeunes Ecologistes depuis 1 an, Simon loue la résistance de l’élue en qui il voit une infatigable porte-parole. « Elle se fait très souvent attaquer dans les médias alors qu’elle ne fait que souligner des faits ». Originaire des Pyrénées, le jeune homme connaît bien le milieu de la chasse dans lequel il a grandi. Pour lui, la régulation de cette pratique ne se limite pas à un clivage entre ruraux et urbains : « Des amis ont peur de se promener en forêt. On a perdu le contact avec l’animal, la chasse est presque devenue industrielle », déplore-t-il.

De gauche à droite : Sandrine Rousseau, Annie Lahmer, Julie Laernoes et Marie-Charlotte Garin. ©Antoine Bouchet

Jean-Marie Hupel, militant écologiste, voit en cette audience une « procédure bâillon » visant à décrédibiliser le discours de Sandrine Rousseau. « Si la FNC conteste les chiffres qu’elle avance, il y a d’autres moyens de le faire savoir », observe-t-il. La députée de la 9e circonscription de Paris avait repris le comptage du collectif Féminicide par compagnon ou ex, selon lequel un fusil de chasse était employé dans un quart des féminicides en France en 2020 et 2021. L’homme, qui fait partie des organisateurs de l’événement, ne se formalise pas de l’absence de Julien Bayou. « C’est normal au vu de la situation depuis deux jours. Ce sont leurs affaires, déconnectées du combat que nous menons », juge-t-il. En interne, la cellule d’enquête et de sanction contre les violences sexuelles et sexistes continue de mener l’enquête. Aucune information judiciaire n’a encore été ouverte.

Le programme chahuté

Alors qu’ils attendaient patiemment la venue de l’assignée, les militants sont rappelés à l’ordre par un homme de la Préfecture de police. Habillé en civil, il somme les soutiens de Sandrine Rousseau de se déplacer de l’autre côté du tribunal. Motif : la manifestation n’a pas été déclarée sur le parvis mais à quelques centaines de mètres, le long du boulevard Berthier. L’évacuation se déroule dans le calme, sous le regard de trois agents de la paix. A son arrivée sur les lieux quelques minutes plus tard, la militante est chaleureusement accueillie par Marie-Charlotte Garin et Julie Laernoes, elles aussi députées écologistes, et Annie Lahmer, conseillère régionale écologiste francilienne. « Merci d’être là ! », lance-t-elle en souriant à ses militants qui l’applaudissent en chœur.

Attablée à la terrasse d’une boulangerie, l’élue partage un moment de convivialité avec les militants malgré la dématérialisation de son audience. © Antoine Bouchet

Au moment de pénétrer l’édifice, Sandrine Rousseau apprend que son audience a été dématérialisée. Imperturbable, elle propose immédiatement à la petite assemblée de s’attabler avec elle à la terrasse d’un café. « On va faire un Zoom en buvant un coup », s’amuse-t-elle. Profitant du micro tendu par une chaîne de télévision sur le parvis du tribunal, Sandrine Rousseau réaffirme ses propos tenus à l’antenne en février, et confie prendre l’affaire au sérieux. « C’est un combat passionnant à mener», décoche-t-elle sans se départir de son sourire. T-shirt rentrée dans son chino, une main dans la poche et parée d’un k-way, rien ne semble décidément perturber l’élue, prête à braver toutes les intempéries.

Antoine Bouchet

Sobriété énergétique : les universités reverront-elles leurs copies comme Strasbourg ?

Lundi 19 septembre, Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg a annoncé une série de mesures pour réduire les coûts de la facture énergétique de l’établissement.  Parmi elles, la fermeture de l’université pendant deux semaines supplémentaires en hiver ou encore une température de 19°C maintenue dans les locaux. D’autres universités s’interrogent sur la stratégie à adopter. 

C’est dans une vidéo publiée sur le site internet de l’université de Strasbourg, lundi 19 septembre, que le président, Michel Deneken, a déclaré que l’établissement baisserait  sa consommation d’énergie de 10 %. De 13 millions d’euros pour l’année 2022, le budget de dépenses en gaz, énergie et chauffage pour 2023 pourrait atteindre 20 millions d’euros.

Bientôt des annonces du côté de Sorbonne Université

« Tous les établissements de l’enseignements supérieur sont confrontés à une augmentation de leur facture énergétique », déclare Cédric Herpson, vice-doyen de la faculté des Sciences et ingénierie de Sorbonne Université. Comme Strasbourg, l’établissement devrait procéder à une baisse de sa consommation d’énergie. « Les arbitrages devraient être arrêtés et communiqués dans les prochaines semaines », ajoute-t-il.

« Pas question de pénaliser les enseignements »

Parmi les différentes mesures annoncées par l’université de Strasbourg, la fermeture de l’établissement est celle qui interroge davantage parmi les syndicats étudiants, les universités et le gouvernement.

Mardi 20 septembre, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s’est exprimée sur Franceinfo. « Nous mènerons ce plan de sobriété avec les étudiants, jamais à leur détriment ! Il n’y aura pas de retour aux cours en distanciel. » Elle a également annoncée une aide pour les établissements, qui sera évaluée au cas par cas.

À l’instar de la Sorbonne, peu d’établissements se sont exprimés sur les décisions  qu’ils vont prendre pour l’hiver. Les universités de Bourgogne et de Saint-Etienne ont annoncées qu’elles ne fermeront pas leur établissement.

Keisha MOUGANI