Syrie : la tension monte entre les États-Unis et la Russie

Comme un parfum de guerre froide… Alors que les puissances occidentales renforcent leurs menaces sur une possible intervention en Syrie, c’est à coup de joutes verbales que la Russie et les États-Unis ont poursuivi leurs affrontements.

Sur les réseaux sociaux, Russie et États-Unis ne voilent pas leurs menaces (© Kremlin)
Sur les réseaux sociaux, Russie et États-Unis ne voilent pas leurs menaces (© Kremlin)

Comme à son habitude, c’est dans un tweet que Donald Trump a ouvert les hostilités, sans ambiguïté. Suite à l’attaque présumée chimique perpétrée par le régime de Damas, le président des États-Unis a accusé la Russie d’être « partenaire d’un animal qui tue son peuple avec des gaz« . Et le milliardaire d’ajouter, prémonitoire : « les missiles arrivent« .

Donald Trump s’est également vanté de posséder des missiles puissants pour contrer les Russes : « La Russie jure d’abattre n’importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et intelligents!' », a-t-il indiqué dans un tweet. Moscou, qui avait en effet menacé de détruire les missiles qui pourraient être tirés sur la Syrie, a mis en garde contre tout acte pouvant « déstabiliser la situation déjà fragile dans la région » et qui aurait de « graves conséquences ».

Enfin, le président des États-Unis a déploré des relations « pires qu’elles n’ont jamais été » avec la Russie et a appelé au désarmement. Les relations des deux pays se sont en effet brutalement dégradées mardi 10 avril au soir, lors du vote à l’ONU sur une intervention en Syrie.

La Russie répond à Trump

Mais pour la diplomatie russe, qui interpelle Donald Trump par la voix de sa porte-parole, Maria Zakharova, les États-Unis devraient orienter leurs tirs vers « les terroristes » que seraient les rebelles, et non vers « le gouvernement légitime » de Bachar el-Assad. C’est ce qu’a annoncé Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, dans un post Facebook.

La Russie a en outre insinué que les frappes américaines pourraient servir à « effacer les traces des provocations » que les Occidentaux dénoncent comme une attaque à l’arme chimique. « L’idée serait-elle d’effacer rapidement les traces de provocations par des frappes de missiles intelligents, pour que les inspecteurs n’aient plus rien à trouver en termes de preuves ? », interroge la diplomate.

De son côté, le régime de Damas a condamné une dangereuse escalade de la violence menée par les États-Unis. « Nous ne sommes pas étonnés par cette escalade dangereuse en provenance d’un régime comme celui des Etats-Unis qui a parrainé et parraine encore le terrorisme en Syrie », dit-on au ministère syrien des Affaires étrangères. Le Premier ministre turc Binali Yıldırım a quant à lui appelé à l’apaisement, et a prié Moscou et Washington à cesser leur « combat de rue ».

Colin Gruel

France/Arabie saoudite : des accords à 18 milliards de dollars

Emmanuel Macron et Mohammed ben Salmane ©Flickr

Arrivé dimanche soir à Paris, le prince héritier d’Arabie saoudite a conclu son séjour par la signature de 19 accords entre compagnies saoudiennes et françaises pour un montant de près de 18 milliards de dollars. Ces lettres d’intention concernent des secteurs industriels divers comme la pétrochimie, le traitement de l’eau, le tourisme, les activités culturelles, la santé et l’agriculture.

Depuis 2015, malgré plusieurs protocoles d’accords économiques entre les deux pays, les investissements saoudiens peinent à se concrétiser. En dépit de la tentative de rapprochement entre la France et l’Arabie saoudite, les échanges commerciaux demeurent faibles. La vision 2030 de Mohammed ben Salmane laisse toutefois à penser que le royaume se rapproche des puissances occidentales.

Hugues Garnier avec AFP

INFOGRAPHIE – Quelles sont les forces russes présentes sur le sol syrien ?

Alors que les crispations sont de plus en plus fortes autour de l’attaque présumée chimique du régime de Damas et que les puissances occidentales renforcent leurs menaces sur une possible intervention, contre l’avis de la Russie, quel est le poids militaire des russes en Syrie ?

Colin Gruel avec AFP