Israël : vers la fin de l’ère Netanyahou ?

Au pouvoir depuis 2009, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pourrait être obligé de laisser sa place, suite à une alliance de plusieurs partis contre lui.

Yaïr Lapid du parti Yesh Atid
Yaïr Lapid, chef du parti d’opposition Yesh Atid, en 2013. © The Israel Project

L’opposition et la droite radicale israéliennes négocient actuellement les termes d’une alliance pour instaurer un gouvernement sans Benyamin Netanyahou. Celui-ci n’a jamais été aussi proche de la sortie alors que, pour le moment, ses affaires judiciaires ne l’ont pas empêché de rester à son poste. Il est jugé pour corruption dans trois affaires.

Le centriste Yaïr Lapid, chef de l’opposition, a jusqu’à mercredi soir pour proposer un gouvernement. Au sein de celui-ci, Naftali Bennett, ancien conseiller de Netanyahou et chef de file de la droite radicale, pourrait jouer un rôle clef. Les négociations entre les deux hommes ont repris ce lundi 31 mai et peuvent durer jusqu’à mercredi soir. C’est à ce moment que le chef de l’opposition annoncera s’il a réussi à former un gouvernement.

Rien n’est encore joué

Un accord prévoit que Naftali Bennett prenne la tête du gouvernement pendant les deux premières années, avant de laisser sa place à Yaïr Lapid. Ce scénario marquerait la fin d’une ère politique en Israël. Lundi 31 mai, Yaïr Lapid a cependant précisé qu’il reste « encore beaucoup d’obstacles » avant la formation de ce nouveau gouvernement. 61 députés doivent en effet s’unir pour former une coalition.

Fort de 12 ans de règne, des manœuvres de la part de Benyamin Netanyahou sont encore envisageables. L’alliance du centriste laïc Yaïr Lapid, avec Naftali Bennett, proche des colons israéliens, est présentée par Benyamin Netanyahou comme un « danger pour la sécurité de l’Etat d’Israël ». Mais pour Naftali Bennett, le Premier ministre « cherche à emmener tout le camp national et tout le pays avec lui dans sa dernière bataille personnelle ».

Pour Benyamin Netanyahou, une défaite serait aussi synonyme de dégringolade judiciaire. Jugé pour corruption dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles pendant son mandat.

Si l’opposition ne parvient pas à former un gouvernement, les députés pourraient demander au président de désigner quelqu’un d’autre. Les électeurs israéliens pourraient aussi être appelés à voter de nouveau, pour la quatrième fois en moins de deux ans.

Jean Cittone

L’OCDE prévoit une croissance mondiale

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a annoncé ce lundi des prévisions de croissance pour l’année 2021. Elle prévoit une croissance de 5,8 % pour l’ensemble du monde malgré de fortes inégalités entre États. 

L’organisation de coopération et de développement économique prévoit une croissance mondiale de 5,8%.© Mauro Sbicego/Unsplash

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a fait part le 31 mai de ses prévisions de croissance pour l’année 2021, qui révèlent des chiffres impressionnants et rehaussés par rapport aux estimations antérieures.

Alors que la pandémie de coronavirus se résorbe dans de nombreux États grâce à la vaccination, les économies reprennent peu à peu leur souffle. Le monde devrait connaître une croissance de 5,8 % en 2021 d’après l’organisme qui regroupe trente pays pour la plupart très développés.

En ce qui concerne la France, l’OCDE prévoit également une croissance importante, à hauteur de 5,8 % en 2021 puis 4 % en 2022. Ce matin, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, affirmait par ailleurs son désir de maintenir cette prévision au-dessus de 5 %. Pour la zone euro, l’OCDE annonce une croissance de 4,3 %.

Les perspectives de croissance dans le monde pour 2021 d’après l’OCDE.

De fortes inégalités

L’OCDE a cependant mis en garde contre une rechute de l’économie en raison de la persistance de « vents contraires ». Elle s’inquiète en particulier de la vaccination trop lente dans les pays les plus pauvres de la planète et de la nervosité des marchés financiers.

Dans son bilan, l’organisme explique également que la croissance entre les pays du monde, bien que globalement élevée, devrait être très inégalitaire. Ce sont en effet les pays qui vaccinent le plus vite qui verront leur économie décoller le plus rapidement, comme par exemple aux Etats-Unis où la campagne de vaccination est très avancée, accompagnée d’un plan de relance historique. La vaccination permet en particulier la hausse des emplois dans plusieurs secteurs comme la santé et le tourisme, entraînant une accélération des déplacements de populations.

Joséphine Boone

Bangladesh : des milliers de Rohingyas dénoncent leurs conditions de vie sur l’île Bhashan Char

Plusieurs milliers de réfugiés Rohingyas se sont « rebellés » lundi 31 mai. Ils ont dénoncé leurs conditions de vie sur Bhashan Char, une île boueuse, battue par les cyclones au large du Bangladesh, au moment d’une visite d’une délégation des Nations unies.

Isolée et soumise aux cyclones, l’île de Bhashan Char rend les conditions de vie difficiles aux réfugiés rohingyas. ©Istiak Hossain

Sur l’île Bhashan Char, au Bangladesh, des milliers de réfugiés rohingyas ont protesté contre l’inaction des Nations Unies face à leurs conditions de vie déplorables, détériorées par la localisation de l’île au large du pays, boueuse, éloignée de tout et en proie à de violents cyclones. 

Environ 4 000 personnes, selon les estimations de la police, ont participé à ce mouvement de protestation durant une visite d’inspection de responsables de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« Les Rohingyas (…) se sont rebellés dès que les représentants du HCR ont atterri (sur l’île) en hélicoptère aujourd’hui », a déclaré Alamgir Hossain, chef de la police locale. Il a expliqué que les manifestants revendiquaient un changement de leur lieu de vie : «Ils ne veulent pas vivre ici. »

18 000 réfugiés transférés depuis décembre 2020

L’installation des réfugiés sur cette île reculée et hors de portée des organisations de défense des droits de l’homme avait fait polémique. Ces dernières affirment que Bhashan Char est susceptible d’être submergée lors des moussons.

Selon un réfugié rohingya, des briques ont été lancées et la police a empêché les manifestants d’entrer dans un bâtiment où se trouvait la délégation du HCR.

Depuis décembre, environ 18 000 réfugiés rohingyas ont été transférés par les autorités du Bangladesh depuis les camps de Cox’s Bazar jusqu’à l’île inondable de Bhashan Char. Les autorités prévoient encore le transfert de 100 000 Rohingyas supplémentaires sur les 850 000 qui vivent dans la désolation des camps de Cox’s Bazar.

Des accusations de violences 

Dès le premier transfert à Bhashan Char, le 4 décembre 2020, plusieurs Rohingyas affirmaient avoir été battus et menacés pour qu’ils consentent à être relogés sur l’île, selon des groupes de défense des droits humains. Le gouvernement du Bangladesh a aussitôt rejeté ces accusations, affirmant en outre que l’île était sûre et ses installations bien plus confortables que celles des camps de Cox’s Bazar.

La plupart de ces réfugiés ont fui leur pays, la Birmanie voisine, en 2017, où une offensive militaire était menée contre eux avec une « intention génocidaire », selon les conclusions des enquêteurs de l’ONU.

Lise Cloix

La Chine autorise les familles à faire trois enfants

Face à une baisse de la natalité et un vieillissement de la population, le Comité du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) a annoncé ce lundi 31 mai que les couples pourraient désormais avoir jusqu’à trois enfants.

Démographie chinoise
La politique de l’enfant unique a été arrêtée en 2015 © Illustration Alexander Müller

Le bureau politique du Parti communiste chinois a décidé, lundi 31 mai, d’autoriser les couples à avoir jusqu’à trois enfants. Jusqu’à présent, le nombre était limité à deux. Cette évolution, annoncée par l’agence de presse nationale Xinhua, intervient alors que le nombre d’enfants par femme (1,3) est inférieur au niveau nécessaire pour maintenir une population stable, selon le bureau politique du PCC.

La politique de planification des naissances a été mise en place à partir de 1979 pour éviter une surpopulation. Malgré les incitations gouvernementales récentes, les naissances ont atteint un niveau historiquement bas en 2020 avec seulement 12 millions de nouveau-nés, selon le Bureau national des statistiques de Chine.

La menace d’une crise démographique

Jamais deux sans trois. En 2015, les familles ont enfin été autorisées à avoir deux enfants, ce qui a mis un terme à près de quarante ans de politique de l’enfant unique. Le vieillissement rapide de la population et la baisse d’habitants en âge de travailler ont en effet fait craindre une crise démographique et une stagnation économique.

Démographie chinoiseLa politique de l’enfant unique est en partie responsable d’un déséquilibre homme/femme dans les naissances. Une préférence traditionnelle pour les garçons a pour conséquence de nombreux avortements sélectifs et l’abandon des petites filles.

Reste à savoir si cette nouvelle autorisation convaincra les chinois. Le manque d’argent, d’espace et la surcharge de travail amènent certaines familles à ne pas vouloir d’enfant du tout. Alors trois…

Jean Cittone