La CGT annonce 1.900 licenciements prévus par Engie

Entre 2016 et 2019, la direction d’Engie a prévu de supprimer 1.900 postes de la partie énergie du groupe, qui en compte 25.000, a annoncé ce mardi la CGT. Dans son communiqué, le syndicat dresse la liste des secteurs touchés par les “suppression de postes en cours ou prévues”.

Le fournisseur de gaz et d’énergie explique aussi ce vaste plan social par l’externalisation de certains services à des prestataires qui “délocalisent dans des pays à faible coût de main d’œuvre, incités et assistés par Engie”. La CGT estime que “plus de 20%” de l’activité externalisée est délocalisée à l’étranger. Ce qui représenterait déjà 600 salariés.

 

Gautier VIROL

L’avenir de la Loi Travail suspendu aux résultats du second tour

J-7 avant le second tour de l’élection présidentielle. Le traditionnel défilé du 1er mai, fête des travailleurs, a relancé le débat sur la contestée réforme du Code du travail. Marine Le Pen s’engage à retirer la Loi Travail, Emmanuel Macron souhaite l’élargir. Que disent réellement leurs programmes ?

Il y a un an, jour pour jour, plusieurs centaines de milliers de manifestants battaient le pavé contre la réforme du Code du travail, portée par le gouvernement socialiste. La fameuse Loi Travail était finalement adoptée à coup de 49-3, à la fin du mois de juillet. Tout au long de la mobilisation, deux visions se sont opposées sur ce que doit être le travail. Deux visions qui se retrouvent aujourd’hui face à face, au second tour de l’élection présidentielle.

Fin de campagne oblige, Emmanuel Macron et Marine Le Pen multiplient les appels aux travailleurs et aux déçus de la mondialisation. Une tentative affichée de convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Invité sur le plateau de TF1 dimanche dernier, le chef de la France Insoumise, fort de ses 7 millions d’électeurs, n’a pas hésité à interpeller le candidat d’En Marche! sur la réforme du Code du Travail.

« Lui, il pourrait faire un geste, il pourrait leur dire : ‘Ecoutez, je vous ai compris, je retire mon idée de réforme du Code du travail (…) pour que vous puissiez faire un mouvement vers moi », a-t-il déclaré. Pas sûr que cela suffise à convaincre les adhérents de la France Insoumise à voter pour Emmanuel Macron, qui entend bien renforcer la Loi Travail s’il est élu.

Élargi, digital, complété : le Code du Travail version Macron

« La Loi travail est arrivée trop tard dans le quinquennat », regrette Emmanuel Macron. Dès le mois de mars, la résistance des syndicats et la pression maintenue dans la rue obligeaient le gouvernement de Manuel Valls à supprimer certains aspects de la loi. Le retrait du plafonnement des indemnités prud’homales permettait notamment aux syndicats réformistes, comme la CFDT, de se rallier au projet de loi. Son secrétaire général Laurent Berger a par ailleurs appelé à voter pour le candidat d’En Marche ! pour faire barrage au Front national.

 

 

Si Emmanuel Macron est élu président de la République, il ne sera plus question de reculer. Le candidat entend légiférer par ordonnance, dès cet été, contournant ainsi le processus législatif. Son objectif est de créer d’un Code du travail digital, « pour mieux accompagner les Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans les décisions qu’elles prennent ». Emmanuel Macron souhaite également instaurer « un plafond et un plancher pour les indemnités prud’homales pour licenciement sans cause réelle et sérieuse (hormis les cas de discrimination, de harcèlement, etc.) ».

Emmanuel Macron affirme sa vision de la hiérarchie des normes, point crucial de la Loi Travail qui a suscité tant de désapprobations l’an passé. « La primauté sera donnée aux accords d’entreprise sur les accords de branche », peut-on lire dans son programme. Le candidat entend également réduire le nombre de branches, entre 50 et 100.

Généraliser la garantie jeunes et remplacer le CICE

Toujours dans l’objectif de poursuivre les principes amorcés dans la Loi Travail, Emmanuel Macron promet de généraliser les garanties jeunes. « Ce parcours d’accompagnement intensif assorti d’une allocation sera proposé à tous les jeunes précaires ni en formation ni en emploi », annonce le candidat. Défenseur du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE), Emmanuel Macron veut aller plus loin en réduisant les charges des entreprises françaises. Le candidat promet une augmentation des salaires nets, financée par la suppression des cotisations chômage et maladie. Là encore, les syndicats risquent de grincer des dents…

Protectionnisme intelligent, patriotisme économique : le travail dans le programme de Marine Le Pen

Le 26 avril dernier, la candidate frontiste s’est rendue à Amiens sur le site de l’entreprise d’électroménager Whirlpool, menacée de délocalisation à horizon 2018. Comme François Hollande avant elle, venu soutenir les ouvriers de Florange en 2012, Marine Le Pen a tenu un discours prometteur aux travailleurs de l’usine d’Amiens. Sur fond euroscepticisme, la candidate s’engage à mettre fin aux délocalisation des usines françaises.

 

 

La candidate FN entend, tout comme son rival, « alléger la complexité administrative et fiscale » des entreprises et abaisser le charges sociales des PME. Marine Le Pen propose également la défiscalisation des heures supplémentaires. Les deux candidats souhaitent améliorer les conditions d’accès à l’apprentissage. Mais les similitudes s’arrêtent là. L’engagement 53 du programme de Marine Le Pen est clair : « Retirer la loi Travail (dite loi El Khomri). » La candidate privilégie de son côté les accords de branches aux accords d’entreprises. Marine Le Pen affirme maintenir la semaine des 35 heures, tout en laissant la possibilité d’élargir le temps de travail moyennant des compensations salariales. Le programme de Marine Le Pen ne développe aucune mesure concrète sur l’assurance chômage.

Marine Le Pen porte un modèle de « priorité nationale ». Dans le contexte actuel de chômage de masse, son discours séduit. Encore devra-t-il s’illustrer dans les actes, si Marine Le Pen accède à l’Élysée. En témoignent les moqueries dont le Front national est la cible dans l’affaire des tee-shirts de soutien à la candidate.

 

Léa Duperrin

 

Présidentielle. Yanis Varoufakis appelle à voter pour Emmanuel Macron

Dans une tribune publiée, ce mardi dans le journal Le Monde, l’ancien ministre grec de l’économie Yanis Varoufakis s’interroge. « Pourquoi certains leaders de la gauche refusent-ils aujourd’hui de soutenir Macron contre Le Pen ? ». Une telle déclaration peut surprendre. Yanis Varoufakis, figure de la politique anti-austérité en Europe, appelle aujourd’hui à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. L’ancien ministre s’engage toutefois à soutenir les forces progressistes de gauche, en cas de victoire du candidat d’En Marche !.

Léa Duperrin

Carambar et Malabar redeviennent français

Le groupe Carambar and Co a vu le jour ce mardi. Les bonbons Carambar, Malabar ou encore Krema quittent les Etats-Unis, cédés par le géant Mondelez, pour réapparaitre sous la bannière tricolore de la France.

Carambar a été racheté par Eurazéo, une société d'investissement française. (THOMAS COEX / AFP/Archives )
Carambar a été racheté par Eurazéo, une société d’investissement française. (THOMAS COEX / AFP/Archives )

En plus de Carambar, les marques ancestrales Poulain, Krema, La Pie Qui Chante et Terry’s ainsi que des licences des Pastilles Vichy, des chewing-gums Malabar et des Rochers Suchard sont désormais regroupées dans le groupe CPK, a indiqué la société d’investissement Eurazéo.

Le nouveau groupe est chargé de revigorer une dizaine de marques emblématiques de friandises et de « réinvestir dans ces marques iconiques encrés dans le patrimoine français », a expliqué Virginie Morgon, directrice générale d’Eurazéo, dans une interview à France Info.

« Cinq usines conservées en France »

La stratégie est d’étoffer le portefeuille du groupe en « consolidant le secteur du chocolat et de la confiserie en Europe, et à l’étranger tout en continuant d’acheter des marques orphelines », développe-t-elle. Le groupe Eurazéo regroupe 5 milliards d’euros d’actifs. Il est présent dans de nombreux domaines, notamment dans les groupes Accor, Europcar, l’enseigne Desigual, Monclair, ou encore le Petit Chaperon Rouge, une entreprise de gestion de crèches.

L’entreprise envisage également de débourser 35 millions d’euros afin de faire fabriquer, « à l’horizon 2020 », l’ensemble des produits sur les cinq sites français de production situés à Blois, à Marcq-en-Baroeul, à Saint-Genest, à Strasbourg et à Vichy (750 collaborateurs). La directrice générale d’Eurazéo l’assure,  » les cinq usines françaises seront conservées ».

« Redynamiser ces belles endormies »

CPK, dont la valeur d’entreprise est estimée à 157 millions d’euros, va quasiment tripler les investissements marketing et publicité par rapport à ceux de Mondelez. L’enjeu est clair pour Virginie Mogon, « il faut redynamiser ces belles endormies ».

Le groupe, dirigé par un ancien responsable de Cadbury, Jean-Marc Saubade, a pour objectif de « réaliser une croissance organique supérieure à 20% pour les marques du groupe » et de générer une marge d’excédent brut d’exploitation « d’environ 15% » d’ici à 5 ans.

 

Garance Feitama