Redbull lance « The Net », une série sur le football

C’est officiel, le producteur TV de Redbull a annoncé à l’occasion du Festival de la télévision MIPTV à Cannes, le lancement d’une série internationale consacrée au football. Il s’agira de cinq séries de huit épisodes qui seront tournées dans différents pays. La série cumulera au total 40 heures d’enregistrement. Le producteur promet une « plongée dans des pires entreprises de crime organisé de l’histoire avec de la corruption, des drogues, des matches arrangés, du blanchiment d’argent et même des meurtres ». Le tournage est prévu entre 2019 et 2020.

credits pixabay
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Capucine Japhet

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Au rayon jeunesse, Martine s’éloigne lentement de sa cuisine

Quels clichés transmet-on aux enfants par la lecture ? / crédit : Louise Boutard
Quels clichés transmet-on aux enfants par la lecture ? / crédit : Louise Boutard

Dans les albums jeunesse, les rôles de l’homme et de la femme sont souvent répartis de façon traditionnelle. De même, les qualités que garçons et filles sont encouragés à développer développent les clichés de chaque genre. Pourtant, quelques maisons d’édition s’attaquent à ces clichés.

Une jeune princesse dans sa jolie robe blanche. Emue, dans son château, à l’idée d’épouser bientôt son prince charmant. Mais un jour, un dragon apparaît. Il attrape le beau prince charmant par la peau des fesses et d’un jet de flammes, il brûle la jolie robe. La belle, désormais en guenilles, part alors à la recherche de son dulciné afin de botter le derrière du vilain dragon.

La Princesse et le dragon, est l’un des contes peu ordinaires que l’on peut lire aux éditions Talents Hauts. La maison d’édition est spécialisée depuis sa création (entre autre) dans le militantisme féministe. Son catalogue comprend désormais 44 albums jeunesse, mais également des ouvrages pour les adolescents.

Son combat s’étend désormais à d’autres discriminations, afin de diversifier le contenu et de garder un lectorat. « Talents Hauts propose des albums et des romans antisexistes qui sont tout aussi beaux, drôles, poétiques, etc. que les autres livres, mais qui ne laissent pas de place au sexisme, explique Justine Haré. Nous recevons plus de 1.500 manuscrits par an et chaque semaine, des illustrateurs proposent leurs books… Cette littérature parle à beaucoup de monde. » raconte Justine Haré, éditrice chez Talents Hauts. Mais la petite maison d’édition indépendante, n’est pas la seule à résister encore et toujours.

Un mouvement « lent et silencieux »

Les albums « anticlichés » ont vu le jour dans les années 1960. Ils initient un mouvement lent et discret vers une déconstruction des clichés. En France, Adela Turin est l’une des figures militantes de ce mouvement. Son album le plus connu, paru en 1975, est iconique. Rose bonbon raconte l’histoire d’une jeune éléphante différente : elle est grise comme les mâles, et non rose comme les autres jeunes femelles. De plus, elle refuse de porter des collerettes et de vivre dans un enclos. Bientôt, les autres éléphantes l’imitent et viennent s’amuser librement. « Les éditeurs et les auteurs  indépendants et militants ont été les premiers à proposer des modèles différents », raconte Doriane Montmasson, chercheuse en sociologie, spécialiste de la réception de la littérature jeunesse.

Désormais, il semblerait que les tabous soient de moins en moins présents, notamment dans la représentation des parents. Quelques collections mettent en lumière cette évolution. C’est le cas de « T’choupi » qui existe depuis 1997. En 2012, son père s’est mis à la cuisine, et l’on voit sa mère revenir de l’extérieur. Des détails hautement symboliques.

Les livres jeunesse féministes sont arrivés... et les garçons ?/crédit : Louise Boutard
Les livres jeunesse féministes sont arrivés… mais pour quel succès ?/crédit : Louise Boutard

Les clichés ont la peau dure

L’offre jeunesse est l’une des plus prolifiques. Les publications sont nombreuses et variées. Pourtant, il suffit d’entrer dans n’importe quel rayon jeunesse pour constater que les ouvrages reproduisant les stéréotypes de genre sont les plus nombreux. Certaines collections divisent même leur public avec une partie destinée aux garçons et l’autre aux filles.

C’est le cas de la collection « Petit Ange parfait » et « Petite Princesse parfaite ». « Ces doubles collections auraient pu être une bonne idée, estime la sociologue Doriane Montmasson, on a une histoire semblable dans laquelle chacun peut s’identifier au héros/à l’héroïne. Sauf qu’on ne renvoie pas les mêmes normes. La petite fille est culpabilisée, on lui apprend à ne pas trop manger. En revanche le garçon a le droit d’être gourmand car il part se dépenser en jouant dehors. »

Ce type d’album se vend très bien. Il est le reflet d’une autre forme de militantisme, inverse à la volonté de Talent Hauts. Un courant prônant le retour aux valeurs genrées traditionnelles. Les maison d’édition telles que Talent Hauts en subissent des conséquences en magasin, mais aussi dans leur quotidien.

« Nos livres sont régulièrement la cible d’associations type Salon beige (blog catholique d’actualité NDLR) ou « Manif pour tous »… raconte Justine Haré, de Talents Hauts. Nous avons reçu notre lot de mails haineux ou de courriers mal intentionnés, mais globalement, ils ne vont pas au-delà. » Malgré ces clivages, les différents acteurs du milieux affirment que les albums visant la parité sont de plus en plus nombreux.

Une question de point de vente

Pour les éditeurs, il existe une réelle rupture en fonction des lieux où sont achetés les livres. Les librairies indépendantes promeuvent régulièrement les ouvrages luttant contre les stéréotypes.

Dans les grandes surfaces, les livres sont moins chers. Pour les éditeurs, la « chasse aux clichés » prend du temps en discussion du moindre détail à la fois avec l’auteur et l’illustrateur. Les éditeurs de masse prennent rarement de telles précautions. Ce clivage entre ventes de masse et indépendants, montre que selon leur milieu social, les enfants ne lisent pas les mêmes livres.

« C’est un reflet du clivage social, constate Isabelle Péhourticq, éditrice chez Actes Sud Junior. Certains parents n’osent pas entrer dans une librairie. Mais heureusement, les bibliothèques et l’école sont là pour montrer des ouvrages différents à tous les enfants. Leur rôle est très important. »

Le banal comme idéal

La variété des représentations de genre dans la littérature jeunesse est d’autant plus importante qu’elle s’adresse aux citoyens de demain. Au cours de son étude, Doriane Montmasson a comparé la réception de différents ouvrages auprès d’enfants : « Les 4-5 ans comprennent les livres au regard de ce qui se passe chez eux. Vers 7-8 ans en revanche, les enfants sont prêts à accepter des modèles différents. »

Les albums luttant contre les stéréotypes ne sont donc pas uniquement ceux dont l’histoire est centrée sur la déconstruction des clichés. D’autres montrent simplement des situations où ces clichés ne sont pas présents. Sans pointer du doigt cette absence.

Cette « banalisation » de la parité est tout aussi importante. C’est la ligne choisie par Actes Sud Junior. « Nous ne voulons pas raconter uniquement des histoires sur ce sujet, déclare Isabelle Péhourticq, mais nous refusons toutes les propositions de livres trop stéréotypés. C’est aussi du politiquement correct, il faut rester en accord avec nos principes. »

Les princes et les chevaliers d’abord !

Dans les albums, « les héros masculins sont toujours deux fois plus nombreux. Les personnages secondaires en revanche, sont majoritairement féminins », affirme la chercheuse Doriane Montmasson. L’une des explications serait que le personnage créé pour être « neutre », devient le plus souvent un homme.

« Il est vrai que nos collections ont des héros masculins, admet Isabelle Péhourticq. Nous faisons des livres « neutres », mais si l’héroïne est une princesse -féministe ou pas-, on sait qu’il sera surtout lu par des filles. » Le blocage viendrait en grande partie des parents, acceptant difficilement que leur fils lise un livre dont le héros est une héroïne.

La lutte contre les stéréotypes a commencé avec un mouvement féministe. Les femmes souhaitaient être mieux représentées dans la littérature. Mais les garçons souffrent également des clichés actuels. Et bien souvent, les efforts des auteurs et éditeurs pour que les héros portent du rose et ne prônent pas la virilité comme seule vertu sont encore moins bien acceptés que les réclamations féministes. Un argument expliquant que l’on parle de livres anti-clichés plutôt que d’ouvrages féministes.

Les albums jeunesse sont avant tout un moyen de partage. À la fois arme et miroir de la société, ils aident à faire évoluer les mentalités et à transmettre des valeurs. Mais ils ne peuvent rien faire sans un mouvement plus général. Il faudra donc continuer de surveiller Martine et T’choupi, mais aussi leurs parents.

Louise Boutard

Apprendre à coder pour devenir un utilisateur averti du numérique (3/3)

Rabah enseigne le code à Achille et Tom, élèves en sixième. Crédit : Julien Percheron
Rabah enseigne le code à Achille et Tom, élèves en sixième. Crédit : Julien Percheron

La start-up Evolukid lancée en 2016, propose à des enfants d’apprendre à créer des programmes informatiques. Chaque mercredi après-midi, Rabah Attik accueille les jeunes développeurs dans le centre culturel de Courbevoie. L’objectif, ouvrir les enfants à une autre culture.

Il reste encore quelques minutes à Rabah Attik pour installer les ordinateurs portables et les brancher. Autour de 17 heures, les enfants débarquent dans la salle de classe enroulés dans les écharpes. Achille, dix ans révolus, ne prend même pas la peine d’enlever son manteau. Il a déjà ouvert son ordinateur, les yeux rivés sur l’écran, trépignant d’impatience. “Aujourd’hui, nous allons continuer ce que nous avons commencé la semaine dernière avec l’exercice de l’escargot”, lance le professeur. “C’est à vous de trouver l’énoncé !”

Elève en sixième, Achille a déjà codé plusieurs jeu, dont une réplique du célèbre "Flappy Bird". Crédit : Julien Percheron
Elève en sixième, Achille a déjà codé plusieurs jeu, dont une réplique du célèbre « Flappy Bird ». Crédit : Julien Percheron

“Ma mère m’interdit d’avoir Facebook”

Ce cours pas comme les autres accueille chaque mercredi cinq élèves de CM2 et sixième. Arthur, Tom et Achille s’activent sur leur clavier. Pendant 1 h 30, ils vont suivre les consignes de Rabah et coder un programme sur leur ordinateur. Sur le logiciel « Scratch », les enfants doivent donner des instructions à une figure, un escargot, pour qu’elle se déplace sur l’écran.

Achille est en avance sur ses camarades. “J’aime coder pour créer des jeux, j’en ai déjà fait plusieurs chez-moi”, lance ce développeur en herbe. Achille est bien équipé : téléphone portable, ordinateur et tablette, sur laquelle il enchaîne les parties de “Clash Royal”. Question réseaux sociaux, il reste vigilant. “Ma mère m’interdit d’avoir Facebook. Et puis je risquerais de tomber sur des gens pas très gentils. J’ai tout de même une boîte mail”, affirme-t-il derrière ses lunettes aux épais bords noirs.

Rabah Attik, ancien ingénieur informatique, veut faire des enfants consommateurs, des créateurs. Crédit : Julien Percheron
Rabah Attik, ancien ingénieur informatique, veut faire des enfants consommateurs, des créateurs. Crédit : Julien Percheron

Culture numérique

“Un évènement, une orientation !”, répète Rabah inlassablement. “Arthur, on reste concentré…” Pour cet ingénieur devenu professeur de coding, découvrir les bases de l’algorithmique est parfaitement adapté aux enfants. “Le raisonnement est un dénominateur commun à l’adulte et à l’enfant. Avec un logiciel de programmation interactif, ils apprennent en s’amusant et communiquent beaucoup entre eux.” Ces compétences, Rabah les distingue de la pratique des outils numérique. “Bien sûr, l’idée est aussi de pouvoir faire migrer les enfants consommateurs vers l’aspect créateur. Avoir une culture numérique solide leur permet de comprendre leur manière de consommer.”

Rabah le sait, son activité est dans l’air du temps. L’enseignement du code s’est déjà trouvé une place dans les emploi du temps scolaires. Depuis 2016, des cours de code sont proposés dans certains collèges et lycées. Si la formation des professeurs à l’apprentissage du numérique est encore défaillant, ils sont toutefois grandement encouragés à transmettre aux enfants cette « pensée informatique ».

A l’approche de Noël, les jouets numériques auront une place de choix au pied du sapin. L’offre ne manque pas, des jeux en bois pour les plus petits aux robots équipés de capteurs pour les plus confirmés…

Léa Duperrin et Julien Percheron