La députée LR Josette Pons condamnée pour sous-évaluation de son patrimoine

La députée LR du Var Josette Pons a été condamnée à 45 000 euros d’amende. Elle comparaissait ce vendredi devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour avoir sous-évalué de 2 millions d’euros son patrimoine en 2014.

Ce qui lui est reproché : son « oubli » de mentionner certains biens immobiliers dans sa déclaration de patrimoine cette année là.

La députée, qui a plaidé coupable jeudi, risquait jusqu’à trois ans d’emprisonnement. Josette Pons aurait pu subir également une peine d’inéligibilité même si cette hypothèse était peu probable, la députée ayant fait amende honorable. En effe en 2015, elle publiait une nouvelle déclaration prenant en compte les éléments donnés par la justice.

Turquie : l’UE extrêmement inquiète après l’arrestation de députés pro-kurdes

Plusieurs députés du parti HDP et les co-présidents de la formation ont été interpellés dans la nuit de vendredi dans le cadre d’une “enquête antiterroriste”.

L’Union européenne “extrêmement inquiète”. La chef de diplomatie de l’UE Federica Mogherini exprime ce vendredi sa préoccupation, après l’arrestation de onze députés pro-kurdes environ et plusieurs dirigeants du parti pro-kurdes HDP (Parti démocratique des peuples), dont le président du groupe parlementaire Idris Baluken. Elle a par ailleurs convoqué une réunion des ambassadeurs de l’UE à Ankara (capitale de Turquie).

La réaction des Kurdes n’a pas tardé puisqu’une puissante explosion portant la marque des rebelles du PKK (organisation armée de l’opposition kurde en Turquie) a fait un mort et une centaine de blessés vendredi matin à Diyarbakir, la “capitale” du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Ces gardes à vue se déroulent dans un contexte de purges des opposants en Turquie, à la suite du coup d’Etat ratée de l’armée en juillet dernier. Le Président Recep Tayyip Erdogan en a profité pour renforcer encore plus son régime, notamment en instaurant l’état d’urgence. Cet état d’urgence, imputé aux réseaux du prédicateur Fetullah Gülen, a permis au Président d’arrêter des milliers de personnes ; militaires, fonctionnaires de toutes sortes, journalistes et citoyens lambdas vus comme opposants.

Le HDP est entré au Parlement turque en juillet 2015. Il avait alors réussi à rassembler au delà de la communauté kurde (15 millions de personnes), devenant un parti moderne ouvert aux femmes et aux minorités. Alors que le HDP dément un quelconque lien avec le PKK, M. Erdogan en a fait sa bête noire, tentant de décrédibiliser dans ses déclaration le parti devenu la troisième force politique du pays.

V.W

Le Bataclan rouvrira ses portes avec un concert de Sting

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Photo : Ben Houdjik / Flickr CC

Il y a quelques jours, on découvrait la nouvelle façade du Bataclan, avec ses lettres capitales rouges. On sait désormais qui inaugurera ces nouveaux locaux le 12 novembre : c’est le chanteur Sting.

Presque un an après le concert tragique des Eagles of Death Metal, où 90 personnes avaient trouvé la mort, de la musique va résonner à nouveau au Bataclan. Et pas n’importe-laquelle : celle de Sting, ex-chanteur du groupe Police et légende du rock britannique.

La recette du concert sera reversée aux associations « Life for Paris » et « 13 Novembre : Fraternité et Vérité », comme l’a voulu Sting. « En rouvrant le Bataclan, nous avons deux tâches importantes à mener de front: commémorer et honorer ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque de l’année dernière, et célébrer la musique et la vie que représente cette salle de spectacle mythique », a-t-il déclaré sur son site.

Au lendemain du concert de réouverture, une plaque sera posée devant la salle de concert, à l’occasion d’une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre dernier. Les rescapés de l’attaque et des membres du groupe Eagles of Death Metal pourraient être présentes, selon BFMTV.

Pete Doherty, Marianne Faithfull, Youssou N’Dour, Tinariwen, Yael Naim et FFF se succéderont dans les semaines à venir dans la salle du 11e arrondissement de Paris. Du rock, de la pop, de la soul pour redonner vie à ce monument historique qui a déjà vu passer les plus grands depuis son ouverture en 1864.

 

Célia Laborie

 

Affaire Montebourg-Le Pen : les avocats entendus à la Cour d’Appel

Le procès opposant Arnaud Montebourg à Jean-Marie Le Pen a été renvoyé à la Cour d’Appel de Paris. Accusé de diffamation et relaxé en première instance, l’ancien ministre avait déclaré à son propos qu’il faisait « l’éloge de la Gestapo ».

Le jugement final sur l’affaire opposant Jean-Marie Le Pen à Arnaud Montebourg sera connu le 19 janvier. Le jeudi 3 novembre, la Cour d’Appel entendait les avocats des deux hommes politiques, tout deux absents. À 13H30, la juge commence par rappeler les faits. Le 23 février 2014, lors d’un débat face à Marine Le Pen, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, charge Jean-Marie Le Pen : « Moi je n’oublie pas que le président d’honneur du FN a fait il y a quelques années l’éloge de la Gestapo et de l’occupation allemande ». Des propos qui lui vaudront un procès pour diffamation. Mais en avril, le tribunal correctionnel de Paris relaxait l’ancien ministre et condamnait Jean-Marie Le Pen à lui verser 3000 euros pour procédure abusive.

L’interview donnée par le président d’honneur du Front national au journal d’extrême-droite Rivarol en janvier 2005 a joué un grand drôle dans la décision. La juge en relit de longs extraits : « En France du moins, l’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés ». L’entretien lui avait valu une condamnation en février 2008, pour complicité d’apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l’humanité.

Pendant toute l’audience, les avocats élaborent sur les nuances de définition entre apologie, éloge et réhabilitation. Pour François Wagner, qui défend Jean-Marie Le Pen, l’interview de 2005 constitue seulement une preuve de réhabilitation, pas d’éloge. L’avocat met aussi en valeur le contexte électoral dans lequel l’ex-ministre a tenu ses propos, avant les élections municipales 2014. Il a agi selon lui dans « un but d’attaque politique » et « d’hostilité ».

« M. Montebourg n’a fait que paraphraser les propos de Jean-Marie Le Pen », répond son avocat, Christian Charrière-Bournazel. Observateur judiciaire pour la Fédération internationale des droits de l’homme, ce dernier parle plus longuement, cite Jean Racine et insiste sur la minimisation des crimes de l’occupation. L’avocat est un habitué du sujet : il a participé aux procès de Klaus Barbie et de Maurice Papon.

La défense rappelle également les précédents procès dans lesquels Jean-Marie Le Pen fut impliqué : « 20 juges ont dit la même chose : une présentation flatteuse de faits qui étaient des crimes ». À la fin de sa plaidoirie, il conclut gravement en regardant son homologue : « M. Le Pen est vivant mais il est mort au Front national, alors qu’il se taise ! »

Les sorties de Jean-Marie Le Pen : éloge, apologie ou réhabilitation ? La Cour d’Appel donnera sa réponse en janvier. Le 17 novembre, autre échéance : le tribunal de grande instance de Nanterre rendra son délibéré dans l’affaire qui oppose le Front national à son président d’honneur concernant son exclusion du parti.

Simon Chodorge