Des militants de Greenpeace tirent un feu d’artifice dans une centrale nucléaire

Le feu d'artifice allumé à la centrale de Cattenom. / Crédit : Nicolas Chauveau / Greenpeace
Le feu d’artifice allumé à la centrale de Cattenom. / Crédit : Nicolas Chauveau / Greenpeace

Des militants de l’organisation écologiste se sont introduits, jeudi matin, sur le site d’une centrale en Moselle afin d’y lancer un feu d’artifice. L’opération visait à dénoncer la faible sécurité entourant les centrales nucléaires françaises.

 

Une quinzaine de militants de Greenpeace se sont introduits ce jeudi matin dans la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle et y ont allumé un feu d’artifice à proximité des bâtiments. L’objectif revendiqué par l’organisation : «Dénoncer la fragilité et l’accessibilité de ces bâtiments pourtant chargés de radioactivité».

 

 

L’intrusion sur le site de Cattenom fait suite à la publication, mardi 10 octobre, d’un rapport alarmiste de Greenpeace sur la sécurité des centrales nucléaires françaises face aux actes de malveillance. Les résultats du rapport sont tellement alarmants que l’ONG a décidé de ne publier qu’une version allégée, pour ne pas donner de mauvaises idées à de potentiels terroristes.

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Les auteurs du rapport se disent notamment inquiets concernant « les piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés. Alors qu’elles peuvent contenir le volume de matière radioactive le plus important au sein des centrales, ces piscines sont très mal protégées. » C’est donc la piscine de la centrale de Cattenom que les militants de Greenpeace ont choisis de cibler, pour alerter l’opinion publique quant à la faible protection dont elle dispose.

 

« Pas d’impact sur la sûreté des installations »

 

Deux heures après l’opération coup de poing, les militants ont été interpellés par les forces de police. Huit ont été arrêtés dans le calme. EDF, qui exploite la centrale, a réagi sur Twitter pour contredire Greenpeace, qui affirme avoir atteint la piscine de la centrale.

 

Georges Bos, directeur de cabinet du préfet de la Moselle, a confirmé la version d’EDF. Il a affirmé lors d’une interview avec Reuters que les militants de Greenpeace, placés en garde à vue, n‘avaient eu le temps de franchir qu‘une première enceinte et « n’ont approché aucune partie sensible du site ».

Jeudi matin, les employés de la centrale ne pouvaient pas entrer sur le site.

 

– Jean-Gabriel Fernandez

Semaine du goût : des étudiants apprennent à bien manger avec un petit budget

Tout au long de cette semaine du goût, des chefs sensibilisent les plus jeunes à manger sainement. Sur le campus de l’université Pierre et Marie Curie dans le 5ème arrondissement de Paris, Gérard Cagna et Mathilde Orio ont cuisiné ce mardi midi devant les étudiants.

 

Les étudiants ont goûté l'omelette ratatouille préparée en quinze minutes. Le coût pour la recette : 5 euros. Crédits : Lou Portelli
Les étudiants ont goûté l’omelette ratatouille préparée en quinze minutes. Le coût pour la recette : 5 euros.
Crédits : Lou Portelli

 

Chapeau de cow-boy sur la tête et foulard noué autour du cou, Gérard Cagna est à l’aise derrière les fourneaux. Mais ce mardi midi, c’est dans un tout autre univers que le chef s’affaire en cuisine. Pour la semaine du goût, il prépare une recette devant des étudiants, dans un espace restreint, avec des produits simples.  Le but : montrer qu’on peut bien manger dans une kitchenette avec un petit budget.« On cuisine quelque chose d’ordinaire, qu’on va sublimer » explique Gérard Cagna, spatule à la main. Et d’ajouter : « C’est rustique ici ! »

Il prépare avec Mathilde Orio de l’Atelier des Chefs une omelette ratatouille devant les étudiants de l’université Pierre et Marie Curie. En dessert, une verrine de fromage blanc agrémenté de confiture et de spéculoos. Le repas est complet : protéines, féculents, légumes et des produits laitiers. Le tout faisable sur une seule plaque de cuisson.

5 euros et 15 minutes de préparation

Sur le plan de travail, les étudiants reconnaissent les produits : pommes de terre, œufs, herbes, légumes en conserve, sel et poivre… « Tous les ingrédients et ustensiles utilisés s’achètent au supermarché » rassure Gérard Cagna. « Pour cette recette, il faut environ cinq euros et seulement quinze minutes de préparation » ajoute Mathilde Orio. Elle partage aussi ses astuces pour gagner du temps : « pour cuire vos pommes de terre, il suffit de les déposer dans un saladier, de mettre un film plastique et de chauffer le tout six minutes au micro-ondes. »

Des conseils que Rachel , étudiante en informatique, compte bien noter. « Quand je vivais en studio, je ne mangeais pas très bien. La nourriture était l’une de mes plus grosses dépenses, entre 100 et 200 euros par mois. C’est facile d’acheter des surgelés et de manger des plats préparés ! » raconte la jeune femme. Rachel regarde les chefs cuisiner entre deux bouchées d’omelette. « Quand j’étais stressée, je zappais les repas du soir. Apparemment, ce n’est pas très bien » avoue-t-elle. Elle a raison. « Une des règles d’or est de ne pas sauter les repas, surtout pendant les examens. Si vous mangez bien, ça va nourrir votre corps et votre cerveau » préconise le chef.

 

Charlotte Dekkers, étudiante en communication, écoute attentivement le déroulé de la recette. « Je vis dans un 13m2, je n’ai qu’une plaque et un frigo. J’ai pris huit kilos mes premières années d’étude, confie-t-elle. Quand on est étudiant, on pense plus à sortir et à manger rapidement qu’à faire du sport. Je mangeais des pâtes, des plats préparés et des chips. Aujourd’hui je fais plus attention, j’achète des légumes de saison. C’est sûr, avec un budget d’étudiant, on ne peut pas prendre tout ce qu’on veut. Mais on peut se nourrir correctement. »

Beaucoup d’autres sont venus par curiosité, surtout pour profiter de la cuisine des chefs. Si tous ne vivent pas en studio, ils ont pris conscience, le temps d’un repas, qu’étudier n’empêche pas forcément de bien manger.

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Lou Portelli

Il poursuit ses victimes avec un tournevis : 3 mois ferme

 

Les juges de la 23e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris jugeaient, ce mardi, des affaires en comparution immédiate. Entre port d’arme, vol aggravé et conduite sans permis, le box des prévenus affichait complet. Focus sur une affaire de violence en récidive sanctionnée par trois mois de prison ferme.

« J’avais les nerfs, alors j’ai sorti mon tournevis », ânonne Bernale F., 38 ans, pour justifier l’infraction qui lui est reprochée. Chemise à carreaux et longs cheveux bruns, il comparait ce mardi dans le box des prévenus pour des faits de violence en récidive. Le 8 octobre au matin, il aurait poursuivi avec un tournevis Mme F. et son fils. Prises de panique, les deux victimes se seraient réfugiées dans un restaurant. Le prévenu y aurait pénétré et bousculé Mme F., la blessant au tibia. Des témoins auraient alors rapidement immobilisé Bernale F., avant de contacter la police.

Face à un tel accès de violence, la juge reste coite. Bernale F. hoche la tête de droite à gauche. Il n’approuve pas cette version des faits. « Je me promenais rue Bichat lorsque deux hommes m’ont agressé, frappé. Ensuite, ils se sont enfuis et je suis parti à leur recherche. J’ai demandé de l’aide à deux passants qui n’ont pas voulu me répondre. Ca m’a énervé, alors je leur ai couru après, avec mon tournevis ». La présidente, impassible derrière ses petites lunettes rectangulaires, le coupe : « Doit-on en déduire que vous êtes prêt à menacer le premier venu ? ». Le prévenu bafouille, la juge ne lui laisse pas le temps de répondre : « Monsieur, vous avez quand même vu que ce n’étaient pas vos agresseurs ! ». Un maigre « oui », mal assuré, tient lieu de réponse.

« Il faut raison garder »

D’après les procès verbaux des témoins, il s’agirait d’une altercation sur fond de racisme. « Les serveurs du restaurants vous ont entendu proférer des insultes à l’encontre de vos deux victimes chinoises », lance la juge au prévenu. Un autre élément pèse contre lui : son taux d’alcoolémie, 0,78 grammes par litre de sang. Un an plus tôt, l’homme avait déjà été condamné pour des faits similaires, en état d’ivresse. « Cette fois-ci, le délit a eu lieu le matin. J’en conclus que vous n’avez pas entrepris de démarches pour vous sortir de cette addiction », l’accuse la procureure. Elle requiert quatre mois de prison ferme à son encontre : « Se faire justice soi-même est dangereux, surtout quand on commet une erreur judiciaire. Vos victimes ne vous avaient rien fait ».

La défense entre en scène. Son principal argument : la perte de discernement du prévenu. « Bernale F. n’a pas agi rationnellement après s’être fait agresser. Et sous l’effet de l’alcool, il n’a pas su se maîtriser ». L’avocat remet également en cause les déclarations des témoins. Il reste dubitatif sur la motivation raciste de son client. « Les victimes, elles, n’ont jamais fait état de propos racistes à leur égard », précise-t-il. La défense insiste sur le besoin de ne pas couper son client, alcoolique, de la société. « Il faut raison garder. M.Forrero a besoin de soins, non d’une peine de prison ». Malgré ce plaidoyer, le tribunal entre en voie de condamnation. Bernale F. écope de trois mois de prison ferme.

 

Ambre Lepoivre

Grève du 10 octobre : c’est quoi les congés bonifiés ?

Des ultramarins en métropole manifestant pour garder leur droit aux congés bonifiés
Des ultramarins en métropole manifestant pour garder leur droit aux congés bonifiés. Crédits Photo : S. Spautz

En cette grève du 10 octobre, les fonctionnaires d’outre-mer manifestaient ce matin devant le ministère de l’Économie et des Finances contre les conditions de plus en plus compliquées pour bénéficier des congés bonifiés. Focus sur ces congés un peu spéciaux.

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D’où viennent les congés bonifiés ?

Ces congés spécifiques étaient auparavant réservés aux fonctionnaires métropolitains venus travailler dans les départements d’Outre-mer (DOM). Il s’agissait de congés dits « administratifs » leur permettant, tous les trois ans, de rentrer dans l’Hexagone, le billet d’avion ou de bateau étant remboursé par l’Etat. A l’inverse, les fonctionnaires ultramarins venus travailler en métropole, ne pouvait obtenir ce genre de congés que tous les cinq ans.

C’est finalement en 1978 qu’un décret rétabli l’égalité des droits entre les fonctionnaires : les congés bonifiés sont nés.

Qui peut en bénéficier ?

Les fonctionnaires originaires d’Outre-Mer travaillant en métropole et les métropolitains qui travaillent dans un DOM ou à St-Pierre-et-Miquelon.

Quels sont les critères à remplir ?

Il faut justifier que sa résidence habituelle se situe sur l’autre territoire. Pour cela il faut fournir des documents certifiant :

  • le domicile des parents ou à défaut des plus proches parents ;
  • la propriété ou la location de biens fonciers ;
  • le domicile occupé avant l’entrée dans l’administration ;
  • le lieu de naissance ;
  • les précédents congés bonifiés.

Mais comme le précise le site de l’administration française « cette liste n’est pas exhaustive » et les différentes administrations peuvent demander des documents qui précisent si le fonctionnaire est titulaire d’un compte bancaire sur le territoire en question, s’il est inscrit sur les listes électorales là-bas, s’il y paye certains impôts. Et, depuis quelques années, elles peuvent également demander le lieu de naissance des enfants et les études effectuées sur le territoire par le fonctionnaire.

Sarafina Spautz

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