Témoignage : pour changer les stéréotypes, « il faut agir à la source, dès l’école primaire ou maternelle »

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Noëmie Frébeau est ingénieure. Pour elle, les propos sexistes dans le secteur sont rares, bien que présents, et la discrimination n’est pas la raison principale du faible nombre de femmes ingénieures. C’est un problème de culture, de stéréotypes inculqués dès le plus jeune âge et qui détournent les filles du secteur.

 

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Elle a gravi en une décennie les échelons d’un milieu majoritairement masculin. A 32 ans, Noëmie Frébeau est responsable de bureau d’études chez General Electric. Cette jeune ingénieure, diplômée en 2008 de l’école nationale supérieure de mécanique et microtechnique (ENSMM) de Besançon, raconte ses expériences dans le secteur.


Des propos sexistes isolés

« J’ai eu parfois des problèmes avec quelques collègues masculins, mais c’était très occasionnel et je pense que ça n’était pas très représentatif », rapporte Noëmie. Dans une profession où 61% des femmes rapportent avoir été victimes de discrimination à cause de leur sexe (selon l’étude « Les femmes, l’industrie, la technologie et l’innovation », Elles Bougent et l’institut CSA, mars 2016), Noëmie peut paraître chanceuse. Pourtant, certaines de ces expériences sont empreintes d’un sexisme indéniable.

« Je demande une augmentation de budget sur un projet et on me demande si c’est pour aller faire du shopping. Là par exemple, clairement, c’est très malvenu », témoigne-t-elle. Parfois, ces discriminations peuvent causer des problèmes tangibles, comme la perte d’une opportunité professionnelle. « J’ai eu un autre cas où quelqu’un avec qui je me renseignais pour savoir s’il y avait des postes après un stage me disait « Il pourrait y avoir des postes dans mon service mais on pourrait prendre ça pour de la promotion canapé et on aurait peut-être pas tort ». » Après cela, elle perdu l’envie de travailler avec l’entreprise en question.

La possibilité d’une future grossesse peut négativement impacter sur la trajectoire professionnelle des femmes, et les ingénieures ne sont pas épargnées. Un exemple vient à l’esprit de Noëmie, bien qu’il ne lui soit pas arrivé personnellement. Elle a entendu d’une amie « à qui on a dit, lors d’un entretien d’embauche, « j’espère que vous n’avez pas l’intention de faire des enfants dans les trois ans, ça ne nous arrangerait pas du tout ». Dans ces situations, on a le choix entre jouer le jeu et dire « non, pas du tout », soit dire « ce n’est pas correct ce genre de question », mais on sait qu’on risque de ne pas avoir le poste. »

Noëmie a un poste à responsabilités à un jeune âge, ce qui peut parfois faire des envieux. Elle se souvient en particulier d’un échange avec un collègue masculin, qui n’était pourtant pas en lice pour obtenir sa position. « Il me dit « Moi j’aurais pu faire ce travail, j’ai les compétences, peut-être que si j’avais eu une poitrine on m’aurait plus regardé. » Je ne pense pas qu’il voulait me remettre personnellement en cause, mais ça fait penser qu’il y aurait peut-être du favoritisme pour les femmes. On en arrive à la notion de discrimination positive, où le côté pervers est de sous-entendre que les femmes n’ont pas mérité leur poste. »

Noëmie tient pourtant à temporiser. Les discriminations et les remarques malvenues existent, « mais c’est un cas sur 10 ans, dit-elle. Ce genre de situation reste relativement isolé. J’espère. »

 

Les quotas ne sont pas la solution

 

« Quand il y a 10% de femmes qui sortent des écoles, on ne peut pas demander à ce qu’il y ait 50% de femmes qui soient embauchées »

 

« Je n’ai pas eu le sentiment de devoir prouver quelque chose de plus que les autres, explique Noëmie. Je suis partisane de ne pas systématiquement me dire « c’est parce que je suis une femme » quand quelque chose m’arrive, à moins que quelqu’un ne remette ouvertement en cause ma féminité. Je n’ai jamais eu de déceptions sur un poste où je pourrais me dire que c’est parce que je suis une femme. »

 

Partisane d’une relation apaisée entre les hommes et les femmes, elle pense que l’absence de femmes dans le secteur ne vient pas tant d’une discrimination à l’embauche que d’un manque de femmes déjà durant la formation. « En première année d’école d’ingénieur, sur une promo de 250, on était entre 20 et 30 femmes, donc environ 10% », se souvient Noëmie. Personnellement, elle n’était pas dérangée par la proportion d’hommes dans sa promotion, mais elle reconnaît qu’il s’agit d’un déséquilibre important. « Deux années plus tard, il y en avait déjà un peu plus, peut-être 40 femmes sur 250. Je pense que depuis ça a encore évolué. »

 

10 ans après la scolarité de Noëmie, le taux de femmes parmi les élèves de son école est passé de 10% à 18%
10 ans après la scolarité de Noëmie, le taux de femmes parmi les élèves de son école est passé de 10% à 18%

 

« On ne peut pas forcer un quota actuellement, affirme la jeune ingénieure. Quand il y a 10% de femmes qui sortent des écoles, on ne peut pas demander à ce qu’il y ait 50% de femmes qui soient embauchées. Ce n’est pas logique et ce n’est pas bon, parce que ça veut dire qu’on devra embaucher des personnes moins compétentes et faire de la discrimination négative, ce qui pour moi n’est pas une bonne solution. »

 

La bonne solution, quelle est-elle ? Briser le status quo sans imposer de discrimination positive nécessite un plus grand nombre de jeunes filles qui choisissent la voie de l’ingénierie, afin d’équilibrer le ratio de femmes enrôlées dans les écoles spécialisées. Or, dès l’entrée au lycée, les filles sont sous-représentées dans les filières scientifiques, où elles ne représentaient en 2013 que 46% des bacheliers, alors que 80% des lycéens en filière littéraire sont des filles. Cet écart se renforce dès l’entrée à l’université. La même année, les filles représentaient 72% des étudiants en lettres et sciences humaines selon l’Insee, mais seulement 38% des élèves dans les formations scientifiques et 29% dans les écoles d’ingénieurs.  Comment s’y prendre, alors, pour équilibrer ce ratio ?

 

« J’ai été contactée pour faire la promotion du métier d’ingénieur auprès des jeunes filles », dit Noëmie. L’expérience n’a pourtant pas été positive. « J‘ai été très déçue parce que j’ai entendu des choses comme « Vous pourrez leur dire que vous gagnez bien votre vie et que vous pouvez embaucher une nounou et une femme de ménage. » Je trouve ça terrible parce que ce n’est pas l’idée que je me fais du succès, et que l’on véhicule des stéréotypes datés en parlant d’UNE nounou et d’UNE femme de ménage. Ca m’a posé un souci et donc je n’ai pas continué avec cette association. »

 

 

Changer les stéréotypes dès le plus jeune âge


Même si sa collaboration avec cette association avait été un succès, Noëmie réalise que simplement faire la promotion auprès d’adolescentes ne suffirait pas forcément. « On a en fait assez peu d’exemples, assez peu de modèles. Il y avait encore moins de femmes ingénieures par le passé. Les femmes de 45 ans à des postes élevés, il y en a assez peu », déplore-t-elle. Cela touche l’inconscient collectif, l’image que chacun se fait de la profession. S’il est nécessaire de faire un effort d’imagination particulier pour imaginer qu’un ingénieur est de sexe féminin, et non masculin, les filles ne le feront probablement pas lors de leur choix de carrière. L’absence de femmes dirigeantes est même la seconde raison évoquée par les ingénieures et les étudiantes en ingénierie pour expliquer la faible féminisation du secteur.

 

67% des lycéennes anticipent le fait qu’elles seront victimes de discriminations

 

De plus, l’image que l’on a souvent du métier d’ingénieur peut pousser les filles à l’éviter, par peur d’être la seule fille dans un milieu masculin. L’association Elles Bougent estime que 56% des étudiantes en ingénierie et 67% des lycéennes anticipent le fait qu’elles seront victimes de discriminations si elles choisissent ce métier. Noëmie a aussi été témoin de ce phénomène d’auto-censure des femmes. « J’ai une copine qui a hésité à faire une école d’ingénieur, mais qui a changé d’avis parce qu’elle se disait qu’il n’y aurait que des mecs, des geeks. C’est le serpent qui se mord la queue. »

 

Pour changer cet état de fait, amener un changement profond de culture vis-à-vis de l’image que l’on se fait de la profession, Noëmie estime qu’il faut s’adresser directement aux plus jeunes pour les atteindre avant que leur opinion ne soit formée. Les lycéennes démontrent déjà une attirance particulière pour la médecine, le luxe et les médias (qui sont largement féminins), alors que les garçons du même âge sont plus attirés par l’aéronautique et le numérique. « Ce n’est pas au lycée qu’une personne qui a entendu toute son enfance que les inventeurs, les mécaniciens ce sont des garçons va d’un coup se dire “tiens je vais faire ça”. Je pense qu’il faut agir à la source, dès l’école primaire ou maternelle. Je continue de m’insurger par exemple contre le genre des jouets dans les magasins. Le rose c’est pour les filles, si tu veux un télescope c’est au rayon garçon. C’est sur les âges jeunes qu’il faut généraliser l’idée que tous les métiers sont accessibles pour les hommes et les femmes. C’est aussi dans les dessins animés qu’il faut agir, parce que c’est là que les enfants sont vraiment touchés. »

 

Depuis quelques années, le nombre d’ingénieures est en nette augmentation. Noëmie se félicite de cette évolution. « Les récentes expositions sur Marie-Curie vont dans ce sens-là, on essaie de montrer les modèles de femmes scientifiques dans le passé. » Mais c’est surtout le monde de l’entreprise qui offre des initiatives qui peuvent donner espoir. « Par exemple chez General Electric on a le Women Network, qui a pour but de rendre visible les femmes aussi dans les hauts postes pour pouvoir servir de modèles. On a aussi « Balance the equation » pour dire qu’on veut arriver à 50/50 de femmes et d’hommes parce que sinon on se prive de compétences. Ils font notamment visiter l’entreprise à des groupes de jeunes filles. »

 

Ces initiative viennent des Etats-Unis, et ce n’est pas par hasard. « Les américains ils ont la discrimination positive et c’est rentré dans la culture, ce qui n’est pas du tout le cas en France », reconnaît Noëmie. Cela peut être un motif d’espoir pour les jeunes filles qui, comme Noëmie, rêvent de devenir ingénieures. De fait, 82% des filles interrogées par CSA Research sont optimistes pour l’avenir de leur secteur.

 

Jean-Gabriel Fernandez et Louise Boutard

A Paris VIII, étudiants et militants réquisitionnent un bâtiment pour loger des exilés

Depuis deux mois, aidés par des étudiants et des militants, une centaine de migrants occupent un bâtiment de l’Université Paris-VIII. Un bâtiment de fortune dont la direction espère une évacuation lors des prochaines vacances.

A Paris VIII, étudiants et militants se mobilisent pour loger des exilés. Crédit : Théo Meunier
A Paris VIII, étudiants et militants se mobilisent pour loger des exilés. Crédit : Théo Meunier

Dans une dizaine de jours, la direction de l’université leur priera d’aller s’installer ailleurs. Depuis un peu plus de deux mois, des militants, bénévoles, et étudiants de l’Université Paris-VIII réquisitionnent le bâtiment A de la faculté de Saint-Denis pour y héberger des exilés. Ils viennent du Tchad, de Somalie, du Mali, d’Érythrée, du Soudan, ou d’Ethiopie, et dorment dans ces dortoirs provisoires, pour certains depuis début février. A l’origine de ce mouvement solidaire auto-géré, une poignée de militants vite rejoints par des étudiants, et quelques bonnes volontés.

Un bâtiment en auto-gestion

Ish est l’un d’eux. Militant à Act-Up, sensible à la cause des migrants et désireux d’être sur le terrain, il présente la particularité de vivre également avec les occupants du bâtiment A : « Cela fait deux mois et une semaine maintenant. Pour des raisons personnelles ça m’arrangeait ». Gestion du quotidien, des aides et des provisions, cours de français, aides administratives en vue d’une régularisation, organisation du mouvement et de ses revendications, autant d’activités qui rythment le quotidien des migrants et de leurs soutiens depuis plus de deux mois. Dans la première salle en entrant, Hasna s’affaire. Tunisienne cinquantenaire arrivée en France à l’âge de 10 ans, elle confectionne une banderole à partir de bouts de tissus découpés et collés sur un drap blanc pour former le message « tri des étudiants, tri des migrants, non à la sélection ». Faute de colle, les tissus sont fixés à l’aide de dentifrice. « On fait avec ce qu’on a. C’est de l’auto-gestion, de la récupération. On essaie de faire des ateliers artistiques et de lier cette cause avec celle des étudiants » confie celle qui se dit engagée pour les sans-papiers depuis la première guerre du Golfe.

A l'étage, le couloir donne sur de nombreux dortoirs. Crédit : Théo Meunier
A l’étage, le couloir donne sur de nombreux dortoirs. Crédit : Théo Meunier

Car plus bas, quelques centaines d’étudiants sont massés dans la cour principale en vue d’une assemblée générale pour organiser le mouvement d’opposition à la loi Vidal. Si la convergence des luttes est dans toutes les bouches qui prennent la parole, l’heure y est davantage aux thématiques de blocus, de reports d’examens et de sélection à l’université. De son côté, Hasna s’absente pour donner un coup de main en cuisine. Derrière elle, les lettres de l’alphabet et des exercices de français sont affichés sur les murs, et des livres donnés par des étudiants et des professeurs sont disposés sur un meuble.

Une volonté de convergence des luttes

Dans le couloir, certains exilés passent la serpillière sous l’oeil d’Abdou Salim, employé d’une société chargée de la sécurité incendie pour l’université et qui côtoie donc depuis deux mois les « exilés de Paris 8 ». « Le but c’est d’avoir un bâtiment relativement propre et salubre pour la santé de tout le monde. Le nombre de migrants varie, certains partent pour quelques jours puis reviennent, on tourne autour de 100 » confie-t-il avant d’indiquer l’étage des dortoirs. A l’entrée d’une chambre, on coupe des oignons pour les spaghettis du déjeuner sur une commode, et on sert le thé. Dans ce dortoir d’une douzaine de matelas gonflables, la plupart des migrants sont Ethiopiens et s’expriment en anglais. La femme et les enfants d’Hendris* sont installée en Norvège, mais il vit ici depuis deux mois et ne peut les rejoindre faute de papiers. Nombre de ses camarades sont dans une situation similaire.

A l’entrée du bâtiment, Fiona revient de l’AG qui se tient de l’autre côté du campus depuis midi. Etudiante en master 2 de danse, elle vient donner un coup de main quotidiennement : « Il y a différentes façons de s’engager, certains viennent seulement pour donner de la nourriture ou des tickets de métro, d’autres viennent de façon plus régulière. Au département de danse, on met à disposition des douches (froides) pour que les migrants puissent s’y laver. D’autres étudiants qui n’habitent pas loin laissent leur numéro pour que certains puissent venir prendre leur douche chez eux ». Les grandes assemblées étudiantes donnent une tribune pour parler de la cause des exilés et sont l’occasion de faire passer une corbeille pour les aider financièrement. Cependant, « depuis qu’il y a le blocus on a moins d’étudiants. Les gens voient les portes fermées, et ne viennent pas forcément jusqu’ici » déplore Fiona.

Devant l'entrée du bâtiments, certains exilés jouent au football. Crédit : Théo Meunier
Devant l’entrée du bâtiments, certains exilés jouent au football. Crédit : Théo Meunier
Une deadline fixée par la direction

La gestion se fait au jour le jour, mais le contexte oblige à se projeter. Le 21 avril prochain, date de la fermeture de l’université pour les vacances, la direction demande à ce que les lieux soient évacués. Pour nouer un dialogue avec les squatteurs, la direction a crée un comité de médiation constitué de personnels administratifs et de professeurs. Membre de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Catherine Choquet n’y siège pas mais est intervenue pour défendre les droits d’un migrant placé en rétention. Celle-ci se veut conciliante : « Il faut sortir par le haut de cette situation. On aimerait avoir plus d’informations sur les migrants qui habitent ici, pour mieux les prendre en charge et éventuellement les intégrer au DU (Diplôme universitaire) réfugiés de Paris-VIII qui permet de faire une mise à niveau en français avant d’intégrer un cursus étudiant ». Pour l’instant chaque camp semble dans l’expectative. Les uns continuent la mobilisation et prévoient un rassemblement devant la préfecture de Bobigny vendredi 13 avril pour plaider la cause des exilés, les autres espèrent une évacuation rapide.

Théo Meunier

EN IMAGES – La justice dans la rue ce mercredi

Mercredi 11 avril 2018, magistrats, avocats et greffiers de toute la France se sont réunis place du Châtelet à Paris contre la réforme de la justice, dévoilée le 9 mars dernier. Retour en images.

Selon les syndicats, 6 à 7 000 manifestants étaient présents.
Selon les syndicats, 6 à 7 000 manifestants étaient présents.

Ce mercredi, les syndicats ont appelé à une mobilisation nationale à Paris. Magistrats, avocats et greffiers se sont donné rendez-vous place du Châtelet en début d’après-midi.

L’Union syndicale des magistrats (USM), le Syndicat de la magistrature (SM), les syndicats de greffiers et des personnels de justice (CGT, CFDT, FO, Unsa) et le Syndicat des avocats de France (SAF) sont mobilisés contre la réforme de la justice portée par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, et présentée le 9 mars.

Plusieurs critiques de cette réforme, qui vise l’accès au droit pour tous, sont avancées :

  • Le manque de consultation des magistrats afin d’écrire la réforme
  • Les tribunaux d’instance menacés : Si Nicole Belloubet a promis de ne supprimer aucun tribunal, les 307 tribunaux d’instance, qui délivrent une justice de proximité, pour les amendes de moins de 10 000 euros, seront intégrés aux Tribunaux de Grande Instance, moins nombreux. L’accès, dans les petites villes, serait donc moindre.
  • La suppression de la spécialisation pour les juges d’instance
  • Le recours plus fréquent à un avocat : aujourd’hui, certaines affaires, comme celles liées à la Sécurité sociale, n’obligent pas l’intervention d’avocats. Après la réforme, le recours à un avocat dans ces cas précis sera obligatoire.
  • Plus de numérique, moins de contact : les petits délits devraient pouvoir être jugés lors d’une procédure en ligne. Les interrogatoires de première comparution devant le juge d’instruction se feraient, eux, par visioconférence. Les magistrats dénoncent cet éloignement.

En somme, les manifestants estiment que l’accès des Français à la justice ne sera pas facilité. La réforme prévoit aussi une augmentation du budget, qui devrait atteindre 8,3 milliards d’euros en 2022, et 6 500 postes supplémentaires.

Le Nord a été largement représenté, avec la présence des barreaux de Lille (qui a réuni à lui seul 100 manifestants), Avesnes-sur-Helpe, Valenciennes, Douai, Dunkerque, ou encore Boulogne-sur-Mer.

Mercredi 18 avril, une lettre ouverte à la Ministre de la Justice et au Premier ministre et signée par plus de 250 magistrats sera présentée au conseil des ministres.

Solène Agnès