Face aux rats, le square des Batignolles ferme temporairement ses portes

 

Le parc des Batignolles est fermé au public pendant un mois, pour dératisation. Garance Feitama
Le parc des Batignolles est fermé au public pendant un mois, pour dératisation. Garance Feitama

A Paris, les rats poursuivent leur invasion des parcs et espaces publics. Face à la prolifération des rongeurs dans le square des Batignolles, la marie du 17ème arrondissement a débuté un plan de dératisation privant les habitants de ce coin de verdure.

« Stops aux rats ! » Trois mots que l’on peut désormais apercevoir sur des panneaux roses, installés aux grilles du square des Batignolles (17e arrondissement). Après le Champs de Mars, et la promenade de Pereire, le parc des Batignolles est lui aussi envahi par les rats, qui y ont élu domicile en grand nombre depuis le mois de septembre. Après plusieurs plaintes des agents de propreté, la mairie de Paris a pris la décision de fermer le square pendant un mois, pour y effectuer une dératisation.

1 800 opérations de dératisation

Depuis le début de l’année, la ville de Paris a lancé plus de 1 800 opérations de dératisation. Pourtant, les rongeurs au pelage brun poursuivent leur invasion des espaces verts malgré les mesures mises en place par les agents de propreté. « Nous avons eu pour consignes de changer les sacs-poubelles dans les rues plusieurs fois par jour, nous traquons le moindre déchet et notre matériel est régulièrement nettoyé. Mais ça ne change rien », explique Céline Perontsch responsable de l’équipe de propreté du 17e arrondissement, en pointant du doigt un rat se faufilant sous la grille du square.

Tous les accès au square des Batignolles sont fermés pendant un mois. Garance Feitama
Tous les accès au square des Batignolles sont fermés pendant un mois. Garance Feitama

Cette prolifération des rongeurs serait dû à la présence de déchets alimentaires dans nos rues, mais également aux nombreux travaux qui se sont multipliés dans l’Ouest de la capitale pour rallonger les lignes de métro. « Ces chantiers nécessitent de creuser en profondeur sous la terre. Les terriers et les galeries des rats sont donc détruits. Les rongeurs sortent et se concentrent à un autre endroit, » explique Benjamin Alimi, à la tête d’une société de dératisation dans le 19e arrondissement de Paris.

« Trois rats par habitant »

On peut désormais apercevoir sous les haies qui délimitent l’entrée du parc, des boîtes noires destinées à éradiquer l’invasion de rats. Mais pour le dératiseur, ces pièges contenant des appâts raticides sont  » totalement inefficaces pour des espaces aussi grands. Le problème des rats est qu’ils se déplacent constamment . Le seul moyen de les faire disparaitre du square serait de détruire leurs galeries et de répandre un traitement anticoagulant, » développe-t-il.

Des pièges à rats ont été installés par la Ville dans le square des Batignolles à Paris.
Des pièges à rats ont été installés par la Ville dans le square des Batignolles à Paris. Garance Feitama

Face à cette invasion, Paris est progressivement reléguée aux rangs de « ville sale » par les habitants et commerçants du quartier.  » Depuis la fermeture du square, il y a beaucoup moins de passage et de clients. Les gens du quartier ne parlent plus que des rats », constate avec amertume André Blaise, propriétaire du café Felixio situé aux abords du parc. En 2017, la densité dépasse trois rats par habitant selon Benjamin Alimi. Il faudra donc s’habituer à voir se balader dans nos rues et nos parcs ces petits rongeurs.

 

 

 

 

 

 

 

La mannequin de la publicité Dove ne considère pas être une victime

Une publicité de Dove a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Certains l’accusent de racisme. Une femme noire retirant son tee-shirt laisse apparaître une femme de peau plus claire. La mannequin qui apparaît dans la publicité, Lola Ogunyemi, ne trouve pas que la publicité est raciste.

Lola Ogunyemi, mannequin, s’est confiée au Guardian à propos de l’indignation des réseaux sociaux concernant la publicité Dove dans laquelle elle joue. Elle y enlève son t-shirt et laisse apparaître une femme de peau plus claire. Le gel douche nettoierait les peaux noires pour les rendre plus claires.  L’interprétation est confuse et, sur les réseaux sociaux, la marque est accusée de racisme. « J’ai grandi en ayant conscience de l’opinion de la société qui pense que les personnes à la peau foncée, en particulier les femmes, auraient une meilleure apparence si leur peau était plus claire. » Lola Ogunyemi dit avoir bien conscience qu’être une femme noire n’est pas facile tous les jours. Mais elle ne pensait pas que le rôle qu’elle joue dans la publicité Dove serait associé au racisme. « Si j’avais eu le moindre doute que cette publicité me ferait passer pour inférieure, j’aurais été la première à dire « non ». J’aurais (mal)heureusement marché tout droit vers la sortie et claqué la porte. C’est quelque chose qui va à l’encontre de tout ce que je représente. » 

Lola Ogunyemi dit avoir découvert que la publicité Dove, initialement de treize secondes, n’en faisait plus que trois sur les réseaux sociaux. La mannequin apparaît une seconde fois dans le clip publicitaire pour la télévision. Cela n’induirait donc pas que le gel douche « nettoie » sa peau. Selon la mannequin, la publicité valoriserait toutes les couleurs de peau et non le nettoyage de la peau foncée.

Mauvaise utilisation du spot publicitaire

Lola Ogunyemi n’excuse pas la marque, mais trouve qu’il y a une mauvaise utilisation du spot publicitaire. « Il y a certainement quelque chose à dire ici sur la façon dont les annonceurs doivent regarder ce qui se trouve derrière les images et tenir compte de l’impact qu’elles peuvent avoir, en particulier quand il s’agit de groupes de femmes marginalisées. » Elle aurait aussi voulu que la marque assume le choix artistique de ce spot publicitaire : « Bien que je sois d’accord avec la réponse de Dove pour s’excuser sans équivoque de toute infraction, ils auraient pu également défendre leur vision créative et leur choix de m’inclure, une femme noire sans équivoque, à la peau noire. » 

Alice Pattyn

Enfants et pornographie : des pratiques sexuelles futures malsaines

De plus en plus jeunes, les enfants sont confrontés à des images pornographiques sur Internet. Plusieurs enquêtes ont été menées ces dernières années : dès 11 ans, 95 % des enfants ont eu accès à ces images. Quelles sont les conséquences sur la construction de ces futurs adultes ?

 

children_tv_child_television_home_people_boy_family-949763

 

Dès 11 ans, 95% des enfants ont déjà été exposés à des images pornographiques, indique Israël Nisand, dans une interview donnée à France Info. Selon une enquête réalisée en 2013 par la société d’antivirus Bitfender, réalisée sur 17.000 adultes et enfants du monde entier, certains enfants ont seulement six ans lorsqu’ils visionnent des images pornographiques pour la première fois. Si certains commencent très jeunes, l’âge moyen du premier visionnage est à 14 ans : une précocité due aux réseaux sociaux ; dès qu’ils ont accès à Internet, le risque est présent.

  • Des images dangereuses pour l’enfant ?

C’est d’abord au niveau du cerveau que les images pornographiques peuvent être dangereuses pour l’enfant. Lors d’un congrès international interdisciplinaire sur les dangers sexuels le 6 octobre dernier à Rome, le neuro-chirurgien américain Donald Hilton a évoqué les ravages provoqués sur de jeunes cerveaux par les films pornographiques violents.  Selon le neuro-chirurgien, « de nombreuses recherches scientifiques démontrent que la pornographie sur Internet peut entraîner une dépendance« . Il explique d’ailleurs que sous un état de dépendance, les connaissances qu’acquiert le cerveau deviennent malsaines. De plus, le cerveau réclame toujours de la nouveauté, du changement. Les enfants peuvent surfer pendant des heures à la recherche du film parfait pour se masturber. Ils seront peut-être effrayés par les images, mais la fascination supplantera la peur.

Certaines images peuvent d’ailleurs leur paraître anodines : un enfant de 10 ans pourra difficilement visualiser ce qui est bien et ce qui est mal dans ces pratiques sexuelles montrées dans les films pornographiques. Comme l’indique France Info, la sexualité n’est pas inscrite dans les gênes mais se construit au fil de l’éducation de l’enfant, puis de l’adolescent. Les images que peut voir l’enfant « provoquent en lui des sensations, tout se passe comme s’il participait à ces films« . Si ces films violent la sensibilité de l’enfant, ils peuvent également influer sur sa sexualité future, puisque « la sexualité qui lui est présentée est une sexualité sans échange, et sans respect de l’autre ». L’enfant peut alors penser que c’est l’unique sexualité possible.

 

Israël Nisand, président du collège national des gynécologues et obstétriciens, confirme à CelsaLab : « un enfant ne peut pas comprendre les images. Un jour, un enfant m’a demandé : « comment ça se fait que les femmes aiment sucer les pénis de chiens? ». Ce à quoi j’ai répondu : « c’est complètement faux, aucune femme n’aime ça ». Le petit garçon était persuadé que c’était vrai, car une image, pour lui, c’est la réalité. Aucun parent n’aimerait que son enfant soit éduqué comme cela”.

 

  • Des conséquences sur leurs futurs comportements sexuels 
©Pixnio
©Pixnio

En plus d’avoir une vision biaisée sur la sexualité « réelle », le visionnage d’images pornographiques peut avoir d’autres conséquences très graves sur les enfants. « C’est simple, cela modifie leur sexualité, les angoisse terriblement, et ils ont une vision détestable de la femme », indique le professeur Nisand. Mais cela touche aussi les filles : « certaines adolescentes me demandent une chirurgie vaginale, parce qu’elles pensent que leur vagin est anormal par rapport à celui qu’elles ont vu sur les actrices porno. Parfois elles demandent même à leurs petits copains de leur faire des choses graves, car elles l’ont vu dans les films, et qu’elles ont l’impression que c’est comme ça qu’une relation sexuelle se déroule« .

De plus, certains peuvent arriver au stade où les vraies femmes sont synonymes de « mauvais » porno et devenir plus intéressés par de la pornographie filmée.

 

  • Des solutions ?

Plusieurs solutions sont proposées pour empêcher aux enfant d’être au contact de ces images. Et cela passe d’abord par l’éducation parentale. La société Bitdefender recommande aux parents de placer l’ordinateur de façon à ce que l’écran soit facilement visible. Bien entendu, il s’agit également de mettre un contrôle parental sur l’ordinateur mais aussi de fixer des règles avec l’enfant.

Arrive donc le deuxième conseil, il faut en parler. Dans une interview donnée à France Info, Marion Haza, psychologue et présidente de l’Association en recherche clinique sur l’adolescence (ARCAD), indique qu’il faut parler de sexualité avec ses enfants/adolescents : « l’adolescent doit trouver des adultes capables de répondre à ses questions« . Et si l’enfant a eu accès à des images pornographiques, cela doit faire l’objet d’une discussion parent-enfant.

Mais l’État a aussi son rôle à jouer. Israël Nisand s’indigne : « la loi sur la protection des mineurs n’est pas respectée, car les sites pornographiques rapportent des milliards ». Dans sa lutte contre l’accès des moins de 10 ans aux sites pornographiques, il propose d’ailleurs « d’imposer aux fournisseurs d’accès le numéro de carte bleue avant la demande de première image. Si le fournisseur d’accès ne respecte pas, la première infraction lui coûtera 50 millions, et la deuxième 500 millions d’euros. Cela pourrait leur faire changer d’avis, non ?« . Un enfant pourrait tout de même voler la carte de ses parents. « Certes, mais cela pourra au moins limiter certains enfants à avoir accès à internet, et donc à ces images, pendant 3 heures, gratuitement« . Selon lui, le gouvernement ne s’y intéresse pas assez : « lorsque l’on voit la littérature sociologique au Canada, qui montre que ces enfants auront, pour beaucoup, des penchants pédo-pornographiques, on se rend bien compte qu’on n’en parle pas assez en France »

 

Léa Broquerie

« Dear cat callers », le compte instagram qui dénonce le harcèlement de rue

Pour montrer l’ampleur du harcèlement de rue, une jeune habitante d’Amsterdam a créé un compte Instagram sur lequel elle poste des selfies pris avec tous ceux qui la sifflent et l’interpellent dans l’espace public.

« Puisque beaucoup de personnes ne savent toujours pas avec quelle fréquence et dans quel contexte le harcèlement arrive, je montrerai mes harceleurs pendant un mois entier », explique Noa Jansma dans la présentation de son projet #dearcatcallers (chers harceleurs de rue). En un mois, elle a pris 24 selfies avec des hommes qui l’ont interpellée alors qu’elle se trouvait dans l’espace public. Son objectif : réagir face à cette pratique masculine souvent paralysante pour les victimes. « Les femmes ne savent toujours pas répondre à un commentaire sexiste. Poursuivre sa route semble être la seule solution, mais cela n’a aucune conséquence pour les harceleurs. Je voulais faire quelque chose qui me donne du pouvoir sur eux », explique cette étudiante de 20 ans.

Sur les photos, on voit Noa Jansma, l’air écoeurée et ses harceleurs, eux, souriants. « Pssst, hey, tu me donnes ton numéro ? », « Tu veux m’embrasser ? », dans la description de ses selfies elle cite ces hommes qui l’importunent. « Ils ne sont pas du tout méfiants parce qu’ils trouvent ce qu’ils font tout à fait normal », analyse-t-elle dans une interview donnée au média hollandais Het Parool. Tous les harceleurs n’apparaissent pas sur les photos. Effrayée par certains, Noa Jansma n’a pas osé les photographier.

#dearcatcallers

Une publication partagée par dearcatcallers (@dearcatcallers) le

Le projet de Noa Jansma s’est terminé après un mois, fin septembre. Elle encourage pourtant les femmes à reprendre son hashtag et à suivre son initiative pour montrer l’étendue du problème qui les concerne quasiment toutes.

En France, le harcèlement de rue est défini comme «des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limitent l’occupation de l’espace public par les femmes et leurs déplacements en son sein». Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, souhaite d’ailleurs la création d’une loi pour pénaliser ces comportements.

Malgo Nieziolek