Yann Moix : « Je ne présenterai pas d’excuses ! » (Delphine)

L’ex-chroniqueur et écrivain s’est expliqué sur le plateau de l’émission « On est pas couché », samedi 12 janvier suite à ses propos tenus sur les femmes de 50 ans.

Yann Moix, en juin 2018 — Sarah ALCALAY/SIPA

L’ancien chroniqueur de l’émission « On est pas couché » a choisi pour se défendre, ce même plateau de télévision où il a pris place pendant trois saisons : « Je ne présenterai pas d’excuses parce que je n’ai voulu blesser personne. Je ne peux pas être responsable de mes inclinations, de mes penchants et de mes goûts… Il n’y a pas de tribunal du goût »

Lors d’une interview parût dans l’édition de janvier du magazine Marie Claire, l’auteur avait déclaré : « Je préfère le corps des femmes jeunes, c’est tout. Point. Je ne vais pas vous mentir. Un corps de femme de 25 ans, c’est extraordinaire. Le corps d’une femme de 50 ans n’est pas extraordinaire du tout ».

 

>>> Retrouvailles tendues entre Yann Moix et Christine Angot

 

Déclarations chocs publiées sur les réseaux sociaux

Depuis ses paroles désobligeantes sur les femmes de 50 ans, les réponses fusent sur les réseaux sociaux. L’auteure Mona Chollet est la première à diffuser l’entretien de Yann Moix et du magazine Marie Claire sur Twitter. Désormais, on ne compte plus les messages répondant au discours de l’écrivain notamment par des femmes âgées de 50 ans. Des tribunes sur ce sujet ont également été publiées par différents journaux comme l’Obs, Libération ou encore Slate.

 

 

« Je ne peux pas être responsable de mes inclinations, 

de mes penchants et de mes goûts »

 

Certains commentateurs comme Alice Coffin se sont questionnés sur la nécessité de publier de tels propos à une période où la lutte contre le sexisme est à son apogée. L’hebdomadaire mis en cause sur les réseaux sociaux a décidé de répondre prochainement à ses détracteurs, sur Twitter

Le mur de Trump : écran de fumée

Le Président Donald Trump a utilisé de fausses données dans son discours du mardi 8 janvier. L’objectif a été de semer la peur créant un sentiment anti-immigrante et faire payer aux contribuables américains $ 5,700 pour le mur à la frontière mexicaine. Malgré une forte baisse de l’immigration illégale, le milliardaire affirme aller jusqu’au bout de ce qui est sa principale promesse de campagne.

Quelques mensonges de Donald Trump pour justifier « un tel mur » :

  • Un mur frontalier détendrait l’immigration illégale ? Faux

Deux tiers de tous les « sans papiers » ils ne pénètrent pas le pays à travers de la frontière Sud mais par l’aéroport aux Etats-Unis avec des visas de touristes ou d’étudiants et restent au-delà de leur période de validité, selon une étude du Centre d’études d’immigration (CIC).

  • Les immigrants sans papiers sont des criminels violents ? Faux.

 Au contraire, les immigrants illégaux commettent des crimes moins violents que les étasuniens, selon une étude de l’Institut CATO

  • Les drogues illicites viennent du Mexique et tuent plus d’américains que la guerre du Vietnam ? Faux.

La crise actuelle liée aux opioïdes a de nombreuses sources, notamment l’héroïne de la frontière sud, les médicaments prescrits par des médecins et les médicaments de synthèses qui arrivent de la Chine aux aéroports américains. Trump a mis tous les décès liés à la drogue dans le même sac et a blâmé le Mexique.

Trump tente clairement de faire passer l’idée d’une crise migratoire pour renforcer sa base et détourner l’attention de ses problèmes juridiques grandissants. Les medias n’arretent pas de couvrir ces informations, concernant à l’immigration illégale au lieu de se concentrer sur ses récentes enquêtes de corruption, ses liens entre la campagne électorale avec la Russie et ses possibles intérêts en Moscou.

L’actuelle présidente de la Chambre des répresentents et principale opposant à Donald Trump, Nancy Pelosi, a averti sur twitter « Trump et les républicans veulent vous faire peur. Ils veulent que vous ayez peur et que vous tombiez pour leurs messonges. Ils l’ont fait quelques jours avant les élections et ils le font maintenant parce qu’ils savent que la Maison du peuple va les oubliger à rendre des comptes pour leur corruption »

L’infraestructure aux Etats-Unis : un problème majeur

L’une des raison pour lesquelles les Démocrates s’opposent à la construction du mur, c’est son « inutilité et inefficacité ». Ils insistent en que Trump, au lieu de gaspiller cet argent, l’utilise pour améliorer l’infrastructure en ruine aux Etats-Unis. L’American Society of Civil Engineers (ASCE) estime que le pays devra investir 4,5 milliards de dollars d’ici 2025 pour optimiser ses routes, ses ponts, parmi d’autres.

Actuellement, la première économie du monde fait face à une détérioration de son infrastructure, arriver aux aéroports aux Etats-Unis revient à arriver aux pays du tiers monde. Ainsi, leurs connectivité à internet est loin derrière ceux des autres pays comme la Chine, le Japon ou l’Allemagne.

Jusqu’à présent, les Etats-Unis vivent le plus long shutdown (fermeture) de leur histoire. Le désaccord sur le financement du budget entre le Congrès et la présidence semble ne pas avoir fin, alors que le président américain compte aller jusqu’au bout malgré les moments difficiles à la Maison Blanche. Malheureusement, cette farce de Trump sur le mur à la frontière n’a rien à voir avec la lutte contre le crime ou l’amélioration de la vie des américains, mais une pure démagogie populiste et un grand écran pour détourner l’attention de leurs problèmes juridiques.


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Match retour pour Booba et Kaaris (Sabrina)

Le feuilleton de l’été connaît de nouveaux rebondissements. Booba annonce un combat contre Kaaris le 5 avril prochain à Bruxelles.

Alors que les méandres judiciaires touchent à leur fin, les rappeurs Booba et Kaaris remettent leurs différends sur le devant de la scène. Cette fois, il s’agit d’un combat de MMA (mixed martial arts) organisé. Ce sera l’occasion pour chacun des deux hommes de prendre sa revanche après la bagarre générale qu’ils ont déclenchée l’été dernier.

Les faits remontent au 1er août à l’aéroport d’Orly près de Paris. Booba, accompagné de ses amis, prévoit de se rendre à Barcelone où il doit donner un concert. Il y rencontre par hasard, Kaaris et sa bande, en partance pour la même destination : le rappeur doit également se produire dans une boîte de nuit de la ville.

A l’origine, Kaaris, de son vrai nom Okou Armand Gnakouri est le protégé d’Elie Yaffa alias Booba (accès abonnés). Alors qu’ils multiplient les collaborations, ils mettent un point final à leur relation et deviennent ennemis. Ils ne se voient plus mais s’attaquent régulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux à coups de clashs et de messages provocateurs.

 

Premier round du combat

Leur rencontre à Orly est l’occasion pour eux de régler leurs comptes. Les insultes fusent, les coups partent et les flacons de parfum volent. Les boutiques duty-free se transforment en champ de bataille. C’est la panique parmi les passagers-spectateurs. Certains fuient, d’autres essuient des coups, pendant que les plus audacieux filment la scène pour la diffuser en direct sur Snapchat, Facebook ou Instagram.

La rixe prend fin au commissariat avec neuf arrestations et la mise en garde-à-vue des rappeurs. Trois plaintes sont déposées contre Booba et Kaaris. Ils sont jugés en comparution immédiate. Voici le verdict:

  • Booba et Kaaris passent trois semaines en détention provisoire.
  • Ils sont condamnés à une peine de 18 mois de prison avec sursis par le Tribunal de Créteil.
  • Ils sont redevables d’une amende de 50.000 euros chacun.
  • Leurs proches écopent de peines de prison allant jusqu’à douze mois.

Un match de MMA pour marquer le coup

En décembre, Kaaris provoque Booba sur Instagram, qui saisit l’opportunité de prendre sa revanche.

Les échanges ne passent pas inaperçus. Les posts – fake ou vrais – envahissent les réseaux sociaux. Les internautes jubilent et parient sur l’issue de l’affrontement. Ils y voient le remake version française du « combat du siècle » entre l’Américain Floyd Mayweather et l’Irlandais Conor McGregor qui a eu lieu en août 2017. Un combat mythique dans le milieu de ce sport dont les deux rappeurs français sont adeptes. C’est à l’instar de cette rencontre que Booba souhaite défier Kaaris. Le MMA est une discipline sans limite et très dangereuse, d’où son interdiction en France. C’est pourquoi la confrontation est prévue en Belgique où ce sport est autorisé. Le 10 janvier, Booba officialise l’événement en postant une vidéo sur son compte Twitter dans laquelle il mentionne un contrat envoyé à son adversaire ainsi qu’une prime de 300.000 euros versée au vainqueur.

Coup de sang ou coup de pub ?

Booba jouit d’une grande notoriété en France et l’étranger. Avec cette affaire, Kaaris s’est fait connaître du grand public. Financièrement, aucun d’eux ne compte sur ce combat pour améliorer sa situation déjà confortable. S’ils créent le buzz c’est avant tout pour raviver la tradition du clash dans le rap. En effet, c’est l’essence même du genre musical venu des Etats-Unis. Les rappeurs s’affrontent au micro avec des attaques plus ou moins frontales, le meilleur remportant l’ovation du public. Mais les susceptibilités sont grandes et les rivalités continuent souvent dans la rue. Aux USA, de nombreux artistes sont victimes de leurs adversaires artistiques.
En France, la lutte entre rappeurs existe aussi et Booba n’en est pas exclu. Il en est venu aux mains à plusieurs reprises, notamment avec ses deux ennemis historiques Rhoff et La Fouine. Avec le combat du 5 avril il compte avant tout assoir sa place de numéro 1 et son rang de « DUC » comme il se fait appeler. Le monde du rap répond aux mêmes lois que la jungle : pour rester au sommet il faut se battre en permanence.
D’après le dernier post Instagram de Kaaris celui-ci aurait accepté l’invitation à condition de signer un nouveau contrat d’un million d’euros. Booba acceptera-t-il cette contre-proposition? A suivre sur les réseaux sociaux.

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J’ai revu pour vous… « Aladdin » de Disney (Sébastien)

Revoir un film qui vous a marqué plus jeune, avec vos yeux d’adultes… quand #MeToo, #OscarSoWhite et #LoveWins sont passés par là, ça vous dit ? Aujourd’hui, on détruit ce rêve bleu !


Dans le premier épisode de son podcast « Mansplaining », le journaliste Thomas Messias se livre à un périlleux exercice : revoir Buffalo’66 de Vincent Gallo, un film qui l’a marqué dans sa jeunesse, avec une attention toute particulière pour les rapports femme-homme. L’épisode se termine sur une invitation à faire de même. Profitant des fêtes de fin d’années, j’ai revu pour vous « Aladdin », des studios Disney (1992) avec un regard féministe, post-colonial et queer. La suite va vous étonner… ou pas.

Jasmine, seule contre tous

C’est bien simple : Jasmine est l’unique personnage féminin nommé qui parle dans ce film. Au début du film, on peut voir trois autres femmes :
  • deux anonymes pendant la chanson « Je vole » qui introduit le personnage d’Aladdin. L’une d’elle a une réplique, l’autre non.
  • une enfant muette à laquelle le héros donne un morceau de pain, juste après le morceau.
Jasmine apparait pour la première fois à 12 min du début, ce qui veut dire que pendant les 78min restantes, plus aucun personnage féminin ne sera ni présent ni même mentionné. Je ne compte pas les choristes et les danseuses, toujours érotisées et peu vêtues, qui apparaissent dans les chansons « Je suis ton ami » et « Prince Ali ». Autant dire que le film ne passe pas le test de Bechdel, qui veut qu’un film contienne au moins deux femmes nommées, douées de la parole, et qui discutent entre elles d’autre chose que d’hommes.

Pourtant, Jasmine est présentée comme ayant du caractère : avant même d’être apparue à l’écran, elle éconduit ses prétendants l’un après l’autre. Elle est généreuse, courageuse et déterminée, et n’a pas besoin d’Aladdin pour sauter entre deux toits (passion saut à la perche). Lorsqu’elle surprend son père le sultan, Jafar et Aladdin qui se disputent son avenir, elle leur rétorque : « Je ne suis pas le premier prix d’une tombola » (oui, j’ai un faible pour la VF même si tout le monde ne partage pas cet avis). C’est une séquence très parlante, car elle montre autant la bonne volonté de Disney à proposer une princesse indépendante et déterminée, mais désespérément seule face aux trois hommes qui composent le reste du casting.


En effet, Jasmine souffre du syndrome de Trinity, définit par la journaliste Tasha Robinson (cf l’héroïne de « Matrix ») : bien qu’étant parfaitement capable de se défendre, elle a besoin d’Aladdin pour s’accomplir et ne s’oppose pas à Jafar lorsque celui-ci prend le pouvoir. Tout comme Nala dans « Le Roi lion » ou Hermione Granger dans la saga Harry Potter, sa vie ne trouve de sens que par la présence et les actions d’un personnage masculin. Pour conclure sur la perspective féministe, notons que le film a été réalisé par deux hommes, John Musker et Ron Clements, qui ont co-écrit le scénario avec deux autres hommes. Étonnant ? Non.

Une touche d’ethnocentrisme… et pas mal de clichés

« Aladdin » est sorti à la charnière des années 1980/90. Disney cherche alors à se renouveler et à diversifier ses sources d’inspiration en renonçant aux contes d’Europe occidentale, pour aller puiser dans des mythologies ailleurs dans le monde. Viendront ensuite notamment « Le Roi Lion » en 1994, « Pocahontas » en 1995, « Hercule » en 1997 et « Mulan » en 1998. Malgré la bonne volonté du studio, le film donne une vision caricaturale d’un Orient fantasmé comme en témoigne le chant lexical du morceau d’ouverture « Nuits d’Arabie », bel exemple d’exotisation : « envoûtant », « magie », « folies », « insomnie d’amour » ou encore « parfum de velours ».

Autre exemple problématique : à plusieurs reprises, le Génie adopte des accents lorsqu’il incarne des personnages, principalement pendant ses deux chansons. Pourquoi s’adresse-t-il avec un accent antillais à chaque fois qu’il s’adresse au tapis volant ? De même, la totalité des personnages secondaires (le marchand ambulant de la scène d’ouverture, les marchands du souk, les gardes aux ordres de Jafar, le voleur Ghazim du début) s’expriment avec des accents « arabisants », lorsque les personnages principaux parlent dans un français considéré comme « plat », c’est-à-dire parisien. L’ensemble tente d’installer une complicité avec un public imaginé comme principalement blanc, qui sera amusé des facéties du génie et les personnages secondaires comme nécessairement « autres ».

« Jafar, ma grande ! »

Jafar s’inscrit dans une longue liste de personnages jouant sur les ambiguïtés de genre, quand il ne sont pas pas carrément de gros clichés : le Capitaine Crochet, Shere Khan, le Prince Jean de « Robin des Bois », Scar ou encore Hadès. Obsessionnels et précieux, ils sont volontiers maquillés et soignent leur apparence. Ursula, la méchante de la « Petite Sirène » réussit le tour de force d’être à la fois un archétype de lesbienne butch (masculine) et une allusion à la drag queen Divine.

Dans « Aladdin », le Génie est à plusieurs reprises maniéré, notamment lorsqu’il joue le serveur dans « Je suis ton ami » et lorsqu’il habille Aladdin en Prince Ali. Car c’est bien connu, tous les serveurs et les tailleurs sont gays. Et que dire de la relation qui unit Jafar et Iago ? Le perroquet s’émeut devant une photo les montrant tous les deux, et appelle son maître « Ma grande » lorsqu’il s’imagine félicité d’avoir dérobé la lampe (notons qu’en anglais, il dit plus humblement « I am blushing »). Ici, c’est carrément l’ambiance de vestiaires qui frôle l’homophobie…

C’est ce qui s’appelle le queer coding, un reste des années 1930 à 68 où le Code Hayes régentait ce qui était montrable à Hollywood. Les personnages LGBT étant interdits, scénaristes et réalisateurs plaçaient des clins d’œil que seul.e.s les publics concerné.e.s identifieraient. Le phénomène chez Disney a été largement traité et, plus récemment, on a parlé également de queerbaiting : lorsque, dans un accès de bonne volonté, les studios de productions ajoutent une couche LGBT-friendly à leurs personnages ou à leur histoire. On souvient notamment de la révélation de l’homosexualité d’Albus Dumbledore par sa créatrice J.K. Rowling, aspect de son identité pourtant absent du deuxième épisode des Animaux fantastiques ; ou encore à Lando Calrissian, dont la pansexualité dans « Han Solo », derniers opus de la galaxie Star Warsn’a pas convaincu.

Pour conclure…

Que l’exercice vous ait plu ou que vous soyez triste que j’ai détruit ce rêve bleu, je vous invite à faire de même de votre côté : revoyez un film qui vous a marqué, qu’il s’agisse du « Le Guépard », des « Goonies » ou du « Silence des Agneaux ». Soyez attentif.ve aux rapports de pouvoir et au traitement des femmes, des personnes non-blanches, LGBTQ ou encore handicapées. Vous verrez, c’est un nouveau monde en couleurs…