A l’Opéra, une bataille entre pro-classiques et pro-contemporains

Mercredi 10 février, Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra national de Paris dévoilait le programme de la saison 2016-2017. Les choix de Benjamin Millepied, l’ancien directeur de la danse, sont loin de faire l’unanimité. 

« Trop américain », « pas assez de classique », « pas de nouveautés ». Les habitués du Palais Garnier sont démunis devant la nouvelle programmation de Benjamin Millepied. « Je suis très étonnée de la programmation. Et pas dans le bon sens » s’exclame Catherine N’Guyen, jeune danseuse de 18 ans abonnée à l’Opéra de Paris. « Il y a beaucoup trop de créations ! Et à l’inverse, les ballets du répertoire sont vus et revus » se plaint-elle.

Pour beaucoup, les choix sont trop américains. Et pour cause, Benjamin Millepied est issu du New York City Ballet fondé par le chorégraphe Georges Balanchine. Comme en 2015, il a puisé dans ses influences et est resté fidèle à sa vision de la danse. Alors évidemment, les mêmes chorégraphes tiennent le haut de l’affiche : Balanchine, Forsythe, Peck. Pourtant, le public de l’Opéra de Paris reste attaché à ses grands ballets classiques en trois actes, souvent chorégraphiés à Paris, comme Le Lac des Cygnes.

Mais pour certains c’est aussi l’occasion rêvée de découvrir un répertoire encore peu connu du public français. Joëlle Bonnet enchaîne les spectacles de danse. Elle n’hésite pas aller voir trois fois le même pour comparer les danseurs. « Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas. Mais j’ai l’impression que beaucoup de choses seront très intéressantes. Comme l’American Ballet Theater qui ouvrira la saison » explique t-elle. 

Des rendez-vous à ne pas manquer

Certaines œuvres font déjà l’unanimité. Alors que les abonnements s’ouvrent tout juste à la vente, les passionnés se ruent vers les grands classiques, La Sylphide et Le Lac des Cygnes, mais aussi vers le spectacle de l’école de danse et Impressing the Czar de William Forsythe. 

« C’est génial d’avoir refait le gala des écoles de danse pour fêter les 40 ans de l’école. Ça permet de découvrir des talents ! » ajoute Catherine. Aujourd’hui, elle s’est ruée pour acheter son abonnement. Premier billet dans son panier : une place pour le gala des écoles de danse où les grandes écoles internationales se rejoindront sur scène le temps d’une soirée. Mais impossible aussi de rater les démonstrations où les petits rats présentent un cours de danse sur scène. Joëlle, elle, a privilégié les classiques. Elle a même déjà prévu d’aller voir deux fois la Sylphide. « Mais je compte bien tout découvrir ! » admet-elle.

Ce sera à Aurélie Dupont de faire le lien entre les curieux qui ont soif d’influence américaine et un public qui a encore très à cœur la tradition française de la danse classique vieille de 300 ans.

Cyrielle Cabot

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